Critique: Mother Machine
Voici notre critique du jeu Mother Machine, testé sur Nintendo Switch.
Genre: Plates-formes, Puzzles, Roguelike, Coopératif
Développeur: Maschinen-Mensch
Date de sortie: 26 mars 2025
Disponible uniquement sur PC.
Mother Machine est un jeu de plates-formes et de coopération à la sauce Roguelike développé par le studio allemand Maschinen-Mensch fondé en 2014 à Berlin. Il s’agit de leur troisième jeu, qui est dans la lignée des deux autres, soit un titre qui dépend grandement de la génération procédurale. Mother Machine propose des niveaux générés aléatoirement pour offrir un titre avec une haute rejouabilité. Si cette façon de faire donne parfois des résultats surprenants, prenons par exemple No Man’s Sky, mais elle peut aussi se révéler désastreuse. Donc, est-ce que Mother Machine est surprenant ou désastreux? Voyons cela ensemble.
La mère machine
Vous incarnez l’un des nombreux gremlins créés par une machine que vous appelez affectueusement mère. Cette machine, plutôt évoluée, a été elle aussi créée par une autre espèce. Elle vous a ensuite créé, car elle s’ennuyait et ne voulait pas se sentir seule et sombrer dans la folie. Vous n’êtes pas un robot, mais bien une créature. Vous, et tous les autres, êtes des impressions 3D faites à partir de matière organique et votre unique raison d’exister est de servir votre mère robot. L’intrigue progresse tranquillement entre les niveaux, mais elle est assez vague et se répète souvent. Vous explorez des grottes et découvrez un monde qui a été habité il y a fort longtemps, tout en apprenant ses secrets. Honnêtement, l’intrigue est assez secondaire, et elle n’est pas très développée. Il y a une mise en contexte, puisque c’est la norme, mais le principe de jeu ne nécessite pas une histoire très élaborée.
Les mécaniques de jeu
Mother Machine est un jeu de plates-formes dont les deux principales spécificités sont la mobilité des personnages et l’aspect aléatoire de ses niveaux. Les personnages peuvent littéralement grimper sur les murs et s’accrocher au plafond pour accéder à différents endroits. Vous devrez explorer des grottes pour ramasser des cristaux dans le but de remettre en marche d’anciens satellites. Vous activerez ces derniers pour ouvrir de nouveaux mondes et ainsi progresser dans le jeu. Les niveaux sont générés de manière aléatoire, vous n’aurez donc jamais l’occasion de jouer deux fois le même niveau. C’est aussi un jeu qui fonctionne sur le principe du Roguelike, c’est-à-dire que vous commencerez chaque grotte avec un personnage de base et trouverez des cristaux pour l’améliorer temporairement. Si vous parvenez à revenir en vie, vous garderez les énergies que vous réussirez à ramener et pourrez obtenir des pouvoirs uniques et des cosmétiques.
En plus de sauter et de grimper, ce que notre personnage fait très bien, vous devrez trouver des sources de nourriture et combattre. Vous pourrez manger des insectes, les membres de vos ennemis, des fruits, et même ce que les autres joueurs vomissent. Il est important de préciser que, si vous n’aimez pas l’humour scatologique, vous n’aimerez probablement pas ce jeu. En plus de manger du vomi, vous ferez plusieurs gestes un peu débiles, comme vous guérir en respirant vos propres flatulences. D’une certaine façon, il me rappelle beaucoup la série Oddworld et ce n’est pas une mauvaise chose. Additionnellement, vous devrez combattre, ce qui consiste à frapper les ennemis en utilisant vos capacités ou en leur donnant des coups. Les combats contre les adversaires réguliers ainsi que les combats de boss sont assez simplistes.
Le design des niveaux
Les niveaux sont générés aléatoirement. Ce concept aurait pu être intéressant, mais, malheureusement, ils se ressemblent tous un peu. Les environnements ne sont pas très variés. Vous passerez tout votre temps dans des grottes, ce qui donne l’impression de toujours faire les mêmes niveaux malgré leurs différences. De plus, certains sont malheureusement impossibles à terminer dû à la disposition de certaines pièces. Par exemple, pour un certain type de mission, vous devez apporter de la nourriture à une machine, mais les objets dont vous avez besoin se trouvent plus loin dans le niveau. Vous devrez fréquemment escalader pour les ramasser, mais vous ne pouvez grimper en les tenant dans vos mains. Ils se brisent dès que vous tombez ou que vous les lancez. Alors, dans une certaine configuration de carte, ce niveau est impossible à finir. À une occasion, j’y suis resté plus de 30 minutes avec d’autres joueurs pour trouver une solution. Malheureusement, nous avons dû abandonner. Ce n’est arrivé que quelques fois, mais c’est tout de même frustrant. Ce problème pourrait être facilement corrigé en nous permettant de lancer les objets sans les détruire.
Ce qui est aussi un peu frustrant est que les niveaux sont construits en utilisant beaucoup de verticalité. Vous vous retrouverez donc à grimper souvent et parfois assez haut. Toutefois, votre personnage subit des dégâts de chute s’il tombe de trop haut. Alors, en plus d’éviter des pièges, des bains d’acide et des créatures qui vous attaquent, vous devrez tenter de ne pas tomber. Pour un jeu du genre, surtout un jeu qui encourage le joueur à grimper partout, je trouve dommage d’avoir inclus ce type de dégât. La moitié de mes échecs sont dus à des dégâts de chute et c’est un peu frustrant.
Les objectifs
Dans Mother Machine, vous aurez plusieurs types d’objectifs à accomplir. Malheureusement, la majorité d’entre eux reviennent tous au même. Vous explorez une grotte et vous trouvez une façon d’alimenter les portes pour enfin atteindre la sortie. Qu’ils se nomment exploration, récolte, contrôle des nuisibles ou tuyaux en folie, ils reviennent tous au même. La variété des objectifs n’est malheureusement pas suffisante pour nous garder intéressés. Vous aurez l’impression de toujours faire la même chose dans des environnements qui se ressemblent tous.
Pour vous déplacer rapidement dans les niveaux, vous trouverez des avant-postes qui vous permettront de voir la carte ainsi que votre progression et, si vous mourez, ils servent de point d’apparition. Vous pourrez aussi invoquer des portails qui vous permettront de revenir sur vos pas à n’importe quel moment.
Les mutations et les pouvoirs
Dans les niveaux, vous trouverez des cristaux roses. En les récoltant, vous pourrez activer les satellites ainsi qu’améliorer les pouvoirs de votre personnage. Vous pourrez avoir des points de vie supplémentaires, avoir un plus gros estomac pour pouvoir stocker plus de nourritures, pouvoir sauter plus haut ou grimper plus longtemps. Vous pouvez aussi les utiliser pour obtenir de l’énergie pour pouvoir modifier votre personnage ou pour acheter des nouvelles mutations.
Pour ce qui est de la personnalisation, vous pouvez modifier votre créature en utilisant de l’énergie. Vous en récupérerez en finissant les grottes ou bien en transformant vos cristaux supplémentaires en énergie dans le Sas à la fin des niveaux. Le Sas est la dernière pièce d’un niveau dans laquelle vous pouvez retourner vers le camp de base. Les options de personnalisation ne sont pas exceptionnelles, mais elles suffisent à vous différencier des autres joueurs en mode coopératif. Vous pouvez changer vos couleurs, la forme de vos oreilles, les motifs sur votre corps ou même y ajouter un insecte comme une chenille ou une pieuvre que vous porterez comme un sac à dos.
Vous pouvez aussi changer vos mutations. Ce sont en quelque sorte des pouvoirs qui vous permettent, par exemple, de vous soigner avec vos pets, sauter plus haut en pétant, lancer des dards, illuminer les endroits sombres avec votre vomi et autres. Je trouve que les mutations sont bien drôles, mais on se retrouve à souvent équiper les mêmes, car certains ne sont pas vraiment utiles. Les plus utiles sont bien sûr le pouvoir de guérison, le saut amélioré et le bouclier qui donne un peu plus de résistance aux monstres et aux chutes. Les effets spéciaux ne sont pas limités aux mutations, vous pouvez bénéficier d’effets positifs en mangeant. En effet, il y a des fruits, des insectes ou des animaux qui vous donneront plus de vie ou plus d’endurance pour pouvoir grimper plus longtemps. Ils peuvent aussi tout simplement servir à nourrir, ce qui vous permet d’utiliser vos mutations qui sont toutes basées sur la digestion et il y a les fruits radioactifs qui améliorent votre puissance.
Gremlins avec un S
Vous pouvez bien sûr y jouer seul, mais la meilleure façon d’y jouer est avec d’autres petits gremlins dans votre genre. Je n’ai pas eu la chance de l’essayer avec des amis, mais j’ai bien aimé jouer en compagnie d’étrangers. Vous pouvez communiquer grâce à des émoticônes ou pointer des cristaux ou des objectifs et c’est suffisant pour se comprendre. J’ai rencontré des gens très à l’aise avec le système d’émoticônes et qui étaient surprenamment efficaces pour me faire comprendre leurs intentions. Malheureusement, les cristaux ne peuvent pas être partagés, vous devrez donc compter sur la générosité des joueurs pour vous en laisser prendre quelques-uns, ou vous devrez soit être plus rapide, soit explorer de votre côté pour espérer mettre la main sur ces précieux cristaux roses.
Le travail d’équipe c’est toujours amusant, par contre, il y a peu de choses que vous faites vraiment en équipe. Les autres joueurs sont dans le niveau avec vous et vous essayez tous de compléter le même objectif, mais ça s’arrête là. Il n’y a pas de mécaniques de jeu qui nécessitent la présence de deux joueurs ou qui l’encouragent. Donc, si vous jouez avec un ami, il y a de bonnes chances qu’il vous attende, mais avec des étrangers, il arrive souvent qu’ils partent de leur côté et que vous ne les croisiez qu’à la sortie. C’est certes plus rapide pour compléter les grottes, mais c’est aussi moins amusant.
Graphismes et musique
Au niveau des graphismes, Mother Machine est plutôt épatant. Les créatures sont mignonnes et les environnements sont souvent très détaillés. Malheureusement, ils sont aussi toujours très semblables. C’est un jeu en 2.5D, dans ce cas, les niveaux défilent horizontalement et verticalement, tandis que les personnages et les environnements sont en trois dimensions. C’est un look populaire, mais, personnellement, je suis une fan de 2D et je crois que cela aurait mieux servi le titre. Les décors sont parfois visuellement un peu trop chargés et c’est difficile de s’y retrouver. J’aurais aussi aimé voir plus de différences entre les environnements et un peu plus de soleil. Les niveaux sont toujours souterrains et je dois avouer que cela devient un peu déprimant à la longue.
Pour ce qui est de la bande-son, il n’y a pas réellement de musique dans le jeu. Lorsque vous êtes dans les niveaux, vous allez entendre votre personnage et les autres faire du bruit ainsi que les sons ambiants, comme les gouttes d’eau qui tombe du plafond des grottes, les sons en écho ou les sons des machines autour de vous. Quelques fois, les sons ambiants sont un peu trop forts et étouffent les bruits que votre personnage fait. Selon moi, il manque aussi un peu de musique d’ambiance pour accompagner l’exploration.
Steam Deck
Dans le département des bonnes nouvelles, Mother Machine est un titre qui est pleinement compatible avec la Steam Deck. Les performances sont correctes. Il y avait quelques ralentissements en mode multijoueur lors de mes premiers jours de tests, mais des mises à jour semblent avoir réglé tout cela. Toutefois, notre personnage est tout de même un peu petit pour un écran de taille réduite. Au niveau des commandes, c’est un jeu qui doit idéalement être joué avec la manette, il est donc parfait pour la Steam Deck. C’est d’ailleurs la principale façon à laquelle j’ai joué à ce titre. C’est exactement pour ce genre de jeu que je possède une Steam Deck.
Mon avis
Mother Machine est un jeu rempli de bonnes idées, mais certaines ne sont pas très bien exécutées. Il est drôle, les animations sont réussies et le personnage se déplace avec aise dans l’environnement. De plus, le mode multijoueur fonctionne bien et c’est très agréable d’explorer les niveaux avec d’autres joueurs, même ce n’est pas tout le monde qui joue en équipe. Pour ce qui est de l’aspect aléatoire du titre, c’est un couteau à double tranchant. Cela permet d’offrir une jouabilité sans fin, mais donne des résultats peu impressionnants et nous empêche aussi de compléter certains niveaux dus à leur configuration. Et, parlant de rejouabilité, elle est moins impressionnante qu’elle n’y parait. Certes, les niveaux sont infinis, mais ils se ressemblent tous et les objectifs à accomplir ne sont pas assez variés. En entrée de jeu, j’ai mentionné No Man’s Sky comme étant un bon exemple de génération procédurale, mais souvenez-vous de son lancement. Il a été fortement critiqué pour son manque de contenu, mais ils ont prouvé à tout le monde qu’avec de l’ambition, de la passion et de la persévérance, un tel projet pouvait être accompli. Donc, il ne nous reste qu’à espérer que l’équipe de Maschinen-Mensch soit aussi persévérante, car peut-être que Mother Machine pourrait devenir le jeu de plate-forme qu’il souhaite être. En attendant, c’est certainement un bon début, mais ce n’est que cela, un début. Après quelques mises à jour et un rabais, je serais prête à le recommander. Mais le plus gros problème est que le plaisir n’est pas au rendez-vous. C’est un jeu souvent plus frustrant qu’amusant et qui n’offre rien de réellement excitant. Dans sa forme actuelle, je lui accordela note de 5 sur 10.
Points positifs :
- Un jeu humoristique
- Le mode multijoueur est amusant
- La grande mobilité du personnage
Points négatifs :
- Les dégâts de chute sont vraiment frustrants
- Des objectifs et des environnements qui se ressemblent tous
- Aucune musique d’ambiance
- Un jeu avec de bonnes idées, mais peu de profondeur.
- Un mode coopératif pas toujours très coopératif
Merci d’avoir pris le temps de lire notre critique du jeu Mother Machine. N’hésitez pas à nous donner vos avis sur ce jeu dans la section commentaire, ci-dessous!
Un énorme merci à Maschinen-Mensch de nous avoir permis de tester le jeu pour en faire une critique.
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