Critique: Rendering Ranger: R² Rewind
Voici notre critique du jeu Rendering Ranger: R² Rewind, testé sur PlayStation 5.

Genre: Run and Gun, Shoot ’em up
Développeur: Rainbow Arts, Limited Run Games
Date de sortie: 20 mars 2025
Disponible sur PlayStation 4, PlayStation 5, Nintendo Switch et PC
Amateurs de jeux rétro, réjouissez-vous ! Rendering Ranger : R² Rewind est un ancien jeu qui refait surface sur nos machines actuelles ! Oui, mais pas n’importe lequel! Après avoir travaillé sur Great Giana Sisters, Katakis, Turrican, Manfred Trenz et l’équipe Rainbow Arts commencent le développement de Targa pour la Super Nintendo. À ce moment, Softgold, qui était encore l’éditeur du jeu, a demandé qu’il ne s’agisse pas d’un simple Shoot ’em up, mais qu’il comporte aussi des phases de jeu semblables à celles de Turrican. Ensuite, après avoir été impressionné par les graphismes de Donkey Kong Country, il décide d’utiliser la même technique pour Targa, qui devient alors Rendering Ranger. Cependant, après trois ans de développement, Softgold perd confiance envers le projet et abandonne le studio Rainbow Arts. Toutefois, l’histoire ne s’arrête pas là, le jeu est sauvé par la branche japonaise de Virgin Interactive et finit par paraître au Japon, mais seulement à 5000 exemplaires. Peu de joueurs ont eu l’opportunité de découvrir ce jeu, mais cela va bientôt changer. Alors, est-ce que cette réédition vaut le détour?
Run and gun ou Shoot ’em up?
Rendering Ranger est un jeu hybride qui combine deux genres de jeu en un seul. Tout comme Soldier of Light sur Amiga, il propose des niveaux à pied et en vaisseau. Cette idée originale semble prometteuse sur le papier, mais elle est encore mieux en pratique! Si le jeu avait été publié comme prévu sous la forme d’un simple Shoot ‘em up, nous n’aurions pas pu apprécier les fantastiques niveaux et les incroyables combats contre des robots géants.
Tout comme dans Turrican, il est possible de faire évoluer la santé du personnage ainsi que ses armes. Vous aurez aussi la possibilité de sélectionner une arme principale parmi quatre options: le « Vulcan Shot », le « Laser Shot », le « Mirror Shot » ou encore le « Wide Shot ». Chacune offre des fonctionnalités uniques, il est donc crucial d’opter pour celle qui convient le mieux à chaque situation. Puis, comme arme ultime, vous aurez droit au rayon laser, à la bombe radiale, à la mégabombe et à la faux de feu. Non seulement ces armes sont vraiment redoutables, mais elles se rechargent automatiquement et peuvent contenir un maximum de trois tirs. C’est très généreux, mais c’est nécessaire compte tenu de la difficulté du jeu!



Quel que soit le niveau, la maniabilité reste intuitive et précise. C’est dynamique, réactif et exempt de ralentissements, ce qui est crucial pour un jeu aussi exigeant que R². La fluidité est un prérequis incontournable pour ce jeu, car oui, R² est difficile et, sans une connaissance approfondie des niveaux, c’est difficile de progresser. Cependant, si l’on échoue, il ne faut pas chercher d’excuses: le jeu est irréprochable dans sa conception. Il faudra faire preuve de patience et de détermination pour progresser. Heureusement, cette version offre une fonction de rembobinage et une sauvegarde instantanée, ce qui donne un bon coup de main!



Rewind
Lorsqu’on parle d’une réédition, on peut s’attendre à des améliorations. Non seulement on peut remonter le temps et bénéficier de sauvegardes automatiques, mais le jeu nous offre également la possibilité de jouer à une version achevée du jeu Targa, ce qui est un véritable cadeau. Par contre, certaines options sont absentes. Par exemple, lorsque j’ai commencé une partie sur la PS5, j’ai d’abord voulu changer les graphismes pour lisser et adoucir les pixels. Malheureusement, cette fonctionnalité n’est pas disponible. On peut seulement modifier le format de l’image, mais elle sera alors affichée comme une télévision à tube cathodique. C’est dommage, parce que les pixels bruts ont un impact sur les graphismes pré-rendus.


Ça tourne sur Super Nintendo?
Au niveau de la présentation visuelle, le jeu n’est pas très coloré, ce qui peut s’expliquer par le fait que notre personnage évolue dans un monde postapocalyptique. J’aimerais aussi souligner un détail: je n’étais pas toujours capable de distinguer les éléments du décor avec lesquels il est possible d’interagir, ainsi que certains obstacles. Ce problème était courant dans de nombreux jeux de l’époque, mais c’est important de le mentionner. En dehors de ces petits inconvénients, le jeu est remarquablement beau, bien conçu et regorge de détails, que ce soit au premier plan ou en arrière-plan. Les animations sont une véritable réussite. Que les sprites soient petits, gros ou même nombreux, tout se déroule sans le moindre ralentissement. Cela est encore plus impressionnant sur Super Nintendo que sur PS5. Toutefois, j’ai été agréablement surpris et enchanté par la qualité de ce jeu hors norme!



Entre Turrican et R²: changement de compositeur!
Il est vrai que se mesurer à un compositeur comme Chris Hülsbeck est loin d’être facile, mais la comparaison doit se faire malgré tout. Si l’on passe des compositions de la trilogie Turrican à celles de R², on a l’impression qu’elles sont moins inspirées. Pourtant, je tiens à dire que les musiques de R² sont très bonnes. Il faut garder à l’esprit que Rendering Ranger possède une ambiance complètement différente de la série Turrican. Par conséquent, il ne faut pas s’attendre à entendre du même genre de musique. Même si certaines compositions ne sont pas exceptionnelles, plusieurs d’entre elles m’ont tout de même marquée et elles accompagnent très bien l’action du jeu!

En voit-on la fin?
Rendering Ranger propose neuf niveaux qui alternent entre Run and gun et Shoot ’em up. Les niveaux sont plutôt longs à parcourir et il n’est pas rare de voir l’écran de game over tôt dans un niveau. Même si on peut se faire toucher plusieurs fois avant de perdre une vie et qu’on peut former un bouclier, le jeu fait tout pour vous faire perdre la partie. Pour découvrir ce titre, je vous suggère de commencer par le niveau de difficulté le plus facile, qui offre sept vies. Même dans ces conditions, je suis convaincu que vous aurez besoin de plusieurs tentatives pour terminer le jeu. Bien que R² soit à l’origine sorti sur Super Nintendo, il possède toutes les caractéristiques d’un jeu Amiga, y compris la difficulté.



Merci à qui?
Nous devons cette édition « Rewind » de Rendering Ranger à l’entreprise spécialisée dans la préservation du jeu vidéo, Limited Run Games. Elle est reconnue pour sa publication de jeux anciens et nouveaux sur les plateformes actuelles. Cela nous permet d’avoir accès à des titres emblématiques, tels que Star Wars: Knights of the Old Republic ainsi qu’à des jeux cultes comme Battletoads & Double Dragon. Une version physique de Rendering Ranger est bien évidemment attendue, mais Limited Run Games a aussi eu la bonne idée de le ressortir en format cartouche pour la Super Nintendo! Un travail de passionnés qui ne passe pas inaperçu!

Mon avis
Avant d’avoir l’occasion de l’essayer, je n’avais jamais entendu parler de ce jeu. Cependant, lorsque j’ai reçu la proposition de le tester, j’ai remarqué qu’il avait été créé par Manfred Trenz et Rainbow Arts. Ces noms m’ont fait penser à un certain jeu dont j’ai déjà fait la critique, The Great Giana Sisters. Manfred Trenz a bien sûr travaillé sur d’autres jeux, notamment Katakis et Turrican. Donc, quand une personne comme Manfred, habituée à développer des jeux pour Commodore 64 et Amiga, sort un jeu sur Super Nintendo, ça donne Rendering Ranger. Et je vous le dis, ce jeu est une tuerie! Un jeu qui possède les mêmes qualités qu’un jeu Amiga (sa difficulté, son architecture de niveaux), mais qui a surtout réussi à tirer le maximum du potentiel de la console 16 bits de Nintendo. De plus, ce qui est remarquable avec cette version « Rewind », c’est que Limited Run inclut le prototype de R², c’est-à-dire Targa, dans sa version finale. J’aurais tout de même préféré ne pas avoir les pixels saillants pour que les graphismes pré-rendus aient un meilleur effet, mais c’est bien là l’un des rares défauts que j’ai pu trouver à ce titre. Je tiens à féliciter chaleureusement Rainbow Arts et Manfred Trenz, qui ont persévéré malgré l’abandon de Softgold. Je tiens aussi à remercier la division japonaise de Virgin Interactive pour avoir décidé de publier ce jeu, même en si peu d’exemplaires, et à Limited Run Games et Ziggurat pour avoir donné une seconde vie à Rendering Ranger R². Ce jeu est une véritable démonstration de prouesses techniques qui n’a pas d’égal sur la Super Nintendo. Il est toujours agréable à jouer aujourd’hui, à condition bien sûr d’apprécier le genre! Une véritable pépite d’or à laquelle je donne la note de 9 sur 10.
Points positifs:
- Une démonstration technique impressionnante
- Des niveaux incroyables
- Un mélange de genre parfait
- Une trame sonore géniale
- L’inclusion d’une version jouable de Targa
- Le jeu paraîtra en version physique sur la Super Nintendo
Points négatifs:
- Une difficulté impardonnable
- Un léger manque au niveau des options visuelles
Un énorme merci à Ziggurat Interactive de nous avoir permis de tester le jeu pour en faire une critique.
Merci d’avoir pris le temps de lire notre critique du jeu Rendering Ranger : R² [Rewind]. N’hésitez pas à nous donner vos avis sur ce jeu dans la section commentaire, ci-dessous!
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