Critique: Morkull Ragast’s rage
Voici notre critique du jeu Morkull Ragast’s rage, testé sur Nintendo Switch.
Genre: Action-Aventure & Metroïvania
Développeur: Disaster Games
Date de sortie: 6 mars 2025
Disponible sur PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series et PC.
Aujourd’hui, je vais vous parler de mon expérience avec le jeu Morkull Ragast’s Rage. Ce titre a été développé par Disaster Games, un petit studio espagnol. J’avais de grandes attentes pour ce jeu en raison de la direction artistique qui rappelle celle de Hollow Knight, de son histoire qui sort de l’ordinaire, et surtout de sa jouabilité à la Metroïdvania, un genre que j’affectionne particulière. D’entrée de jeu, je dois vous dire que j’ai été incroyablement déçu, et je vais vous expliquer pourquoi!
Un vilain qui brise le quatrième mur
Dans Morkull Ragast’s Rage, vous incarnez évidemment Morkull, le dieu de la mort et de la destruction, qui a été emprisonné dans le Ragast par les développeurs du jeu. Effectivement, dans ce jeu, vous contrôlerez le méchant de l’histoire. L’objectif est d’aider Morkull à s’échapper de cet endroit qui lui sert de prison, afin qu’il puisse mettre en œuvre ses sombres projets pour dominer le monde.
Dès les premières minutes de la partie, ce qui a immédiatement retenu mon attention est le comportement de Morkull, qui ne tarde pas à transgresser le quatrième mur. Mais que signifie donc cette expression? Quand un personnage principal est conscient d’être un personnage de fiction, on dit qu’il « brise le quatrième mur ». Morkull sait qu’il a été créé par une équipe de développeurs et de programmeurs. Il connait aussi notre existence en tant que joueur. Il n’hésite pas à communiquer directement avec nous, en nous demandant de l’aider à se sortir de cette prison qui l’empêche de mener à bien ses plans diaboliques.
Au départ, j’ai trouvé l’idée très originale et j’ai vu un grand potentiel d’interaction avec Morkull. Malheureusement, je pense que cette idée n’a pas été pleinement exploitée. Mis à part quelques interventions dans les passages narratifs, il n’y a pas d’autres interactions avec lui. Je pense que certaines interactions techniques et physiques auraient été une bonne idée, par exemple avec l’utilisation de QTE, ou certains choix scénaristiques ou même certaines capacités qui auraient directement touché l’environnement ou Morkull lui-même pour l’aider à traverser certains passages. Finalement, il s’agit d’une idée audacieuse, mais elle n’est pas suffisamment bien mise en œuvre.
Une expérience de jeu en dents de scie
Dans un jeu de type « metroidvania », il est crucial que la maniabilité soit parfaite. En effet, ces jeux proposent des phases d’exploration et de plates-formes qui peuvent être assez difficiles. Il est donc impératif que le contrôle de notre personnage se fasse sans accrochage. Au début de mon aventure, j’avais de bons espoirs à ce niveau, car les contrôles de base me semblaient fluides, précis et rapides. Cependant, j’ai rapidement compris que ce ne serait pas le cas quand j’ai commencé à débloquer de nouvelles compétences. Je pense en particulier à la compétence où il est possible de se propulser vers le sol pour pouvoir défoncer certains passages au plancher. Les instructions sont très claires: on saute, puis on appuie sur la touche « Y » et sur la flèche « bas » pour effectuer l’action, mais, malheureusement, la réponse attendue n’est pas au rendez-vous. Une fois que cette capacité est déverrouillée, il devient impératif de l’utiliser pour progresser dans l’aventure. Sans exagération, il m’a fallu une cinquantaine d’essais avant que la technique fonctionne une première fois. J’ai vérifié les commandes du jeu pour m’assurer que je ne faisais pas d’erreur et j’ai même cherché des avis en ligne. Il s’avère que je ne suis pas le seul à avoir rencontré ce problème. De plus, cette problématique ne se limite pas à ce mouvement. J’ai plusieurs fois failli abandonner tellement certains mouvements étaient frustrants. Morkull Ragast’s Rage est un véritable désastre en ce qui concerne la jouabilité.
Des niveaux magnifiques, mais ennuyants
Une des choses qui m’avaient le plus séduit lorsque j’avais vu pour la première fois les images du jeu, c’était sans aucun doute son design visuel. On y trouve des environnements sombres et lugubres, avec un style dessin animé qui rappelle énormément le fameux Hollow Knight. Malheureusement, des artistes talentueux ne garantissent pas un bon level design. Beaucoup de détails m’ont gêné lors de mon exploration. Premièrement, on fait souvent face à des zones vides et sans réel intérêt. Sinon, on se retrouve avec des zones beaucoup plus exigeantes, dans lesquelles il faut faire preuve de précision et de technique pour les traverser. De plus, les épreuves dans ces zones sont souvent sans pitié. Un simple écart de calcul ou une once d’hésitation et il faut tout recommencer. Par sa difficulté, Morkull Ragast’s rage me fait parfois penser à Super Meat Boyet, pour unMetroidvania, c’est peut-être un peu exagéré.
Le jeu nous permet aussi de faire défiler légèrement l’écran autour de nous pour découvrir les défis et les plates-formes qui nous entourent. Cependant, j’ai trouvé cette fonction plutôt inutile, car la zone révélée ne montre presque jamais les éléments les plus importants à voir. Les développeurs auraient dû élargir un peu la zone de dévoilement pour que ce soit efficace. De plus, le placement des pièges et des ennemis est souvent mal choisi. Parfois, on se laisse tomber dans le vide et, dès notre arrivée au sol, on tombe directement sur un ennemi ou sur un piège, ce qui ne nous donne aucune marge de manœuvre pour les éviter. C’est cruel et profondément frustrant. Au final, le visuel est magnifique et les animations sont bien réalisées. De plus, les différents personnages et ennemis sont bien représentés, mais, malheureusement, ce n’est pas assez pour oublier la qualité du level design et la difficulté trop punitive.
Une difficulté inégale
Parlant de difficulté, je vais spécifier plus en détail ce que je lui reproche. Quand on débute notre aventure, on fait face à une difficulté raisonnable et standard pour ce type de jeu. Si on met de côté les pièges et les ennemis mal placés, le premier biome se passe plutôt bien. Toutefois, quand on fait face aux deuxièmes et troisièmes biomes, la difficulté augmente considérablement, parfois même exagérément. Il y a une énorme disparité dans la difficulté des différentes zones, en particulier en ce qui concerne les ennemis, qui sont beaucoup plus forts et imprévisibles d’une zone à l’autre. Dans le premier niveau, les ennemis ont une force de frappe assez importante, mais ils peuvent facilement être esquivés, donc à force de les affronter, on peut facilement en venir à bout. Le bestiaire est également assez limité, avec seulement cinq à dix ennemis différents tout au long du jeu. Mais lorsque l’on entre dans la deuxième zone, la force et l’imprévisibilité des ennemis augmentent brusquement. Leurs mouvements sont imprévisibles et dévastateurs, surtout au niveau des bêtes volantes qui ne pardonnent pas.
Les zones sont relativement petites, mais il est tout de même difficile de s’y retrouver. De temps en temps, il faut actionner un interrupteur, ce qui déclenche l’ouverture d’une porte ou l’obtention d’une clé. Lorsqu’on active ces interrupteurs, le jeu nous montre quelle porte est maintenant déverrouillée, mais cela ne dure que quelques secondes. Il faut ensuite être capable de localiser la porte en question. C’est parfois difficile de retrouver ce nouvel accès, surtout après une période d’inactivité. Une carte des lieux est proposée, mais elle n’est pas très utile, car sa représentation n’est pas très claire. Lorsqu’on l’ouvre, on peut voir où l’on se trouve, mais les informations fournies ne sont pas toujours exactes. Notre position sur la carte semble présentée avec un certain délai. Comme si elle mettait du temps pour être mise à jour, ce qui peut parfois nous donner une mauvaise information, rendant ainsi notre tâche plus difficile quand il est question de retrouver son chemin. J’aurais aussi aimé voir sur la carte certains éléments, comme les passages bloqués, les portes verrouillées ou celles qui viennent juste d’être ouvertes, ou encore l’emplacement des clés nouvellement apparues. Sans ces informations, on se retrouve souvent à faire des aller-retour fastidieux.
Finalement, est-ce que Morkull Ragast’s Rage en vaut la peine?
Morkull Ragast’s Rage propose une bonne base. Le scénario qui brise le quatrième mur est génial, tout comme le visuel du titre. On prend rapidement ses aises dans cet univers aussi glauque qu’amusant. Cependant, le design est discutable, la difficulté est mal dosée et les pièges et les ennemis sont mal positionnés. Il ne faut pas oublier le point négatif majeur: l’impossibilité d’utiliser correctement certaines capacités nécessaires au bon déroulement du jeu. À mon avis, le jeu avait un grand potentiel, mais il donne l’impression d’avoir été développé et lancé trop rapidement. Il n’a pas été suffisamment testé et il manque de finition. Je suis convaincu que plusieurs bogues ou défauts auraient pu être corrigés et que certains aspects auraient pu être améliorés pour rendre le titre plus agréable. Il n’est pas trop tard pour rectifier le tir grâce à des mises à jour, mais, actuellement, il laisse un arrière-goût désagréable. Je reste sur ma faim et je suis un peu déçu de l’aventure qui m’a été présentée. Je lui attribue donc une note plutôt faible, soit 4,5 sur 10.
Points positifs :
– Une direction artistique magnifique.
– Une narration qui brise le quatrième mur.
– L’humour et la comédie sont au rendez-vous.
Points négatifs :
– Des capacités importantes qui sont impossibles ou presque à activer.
– Le placement de certains pièges ou ennemis qui sont volontairement placés pour nous agacer.
– Certaines phases de plates-formes sont impardonnables.
– Une carte vide, sans saveur et très mal exploitée.
– Une histoire qui est drôle, mais dont le narratif est très mal exploité.
– Des combats répétitifs, sans saveur, avec un bestiaire limité et une intelligence artificielle déficiente
– L’arbre de compétence est un peu inutile.
– Le changement de difficulté entre les zones est beaucoup trop drastique.
– On retrouve plusieurs fautes de français dans la traduction
Un énorme merci à Selecta Play de nous avoir permis de tester le jeu pour en faire une critique.
Merci d’avoir pris le temps de lire notre test du jeu Morkull Ragast’s Rage. N’hésitez pas à nous donner vos avis sur ce jeu dans la section commentaire, ci-dessous!
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