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Critique: Morbid: The Lords of Ire

Voici notre critique du jeu Morbid: The Lords of Ire, testé sur PlayStation 5:

Genre: Action, jeu de rôle et souls-like
Développeur: Still Running
Date de sortie: 17 mai 2024

Disponible sur PC, PlayStation 4, PlayStation 5, Xbox One, Xbox series et Nintendo Switch

Morbid: The Lords of Ire est un jeu de rôle et d’action qui opte pour la formule Souls-like en y ajoutant ses propres ingrédients. Le jeu est une suite ambitieuse à Morbid: The Seven Acolytes sorti en 2020. Ce que nous voulons dire par ambitieux, c’est que si le premier titre se déroulait en vue isométrique avec un rendu visuel en 2D, ce n’est pas du tout le cas cette fois-ci. Pour cette nouvelle aventure, Still Running nous surprend avec un projet de taille. Le studio d’une quinzaine d’employés a opté pour un rendu en 3D qui se rapproche beaucoup plus des jeux dont il tire son inspiration et qui plaira certainement aux amateurs du genre. Alors, découvrons ensemble si Morbid: The Lords of Ire est un titre qui mérite votre attention.

Une toute nouvelle dimension

Les seigneurs de Ire

Tout comme dans le premier titre,vous incarnerez la dernière survivante d’une troupe de guerriers d’élites appelés les strivers. L’héroïne, simplement nommée Striver, est la seule guerrière capable de vaincre les acolytes. Sa mission sera, encore une fois, de libérer le monde du règne de terreur de ces atrocités qui occupent les corps d’hôtes encore plus atroces. Comme bien des jeux du genre, l’histoire n’est pas particulièrement développée. Vous serez guidé par les personnages présents dans le hall de la rédemption qui sert de lieu de repos entre les missions. Lorsque vous y entrerez pour la première fois, vous rencontrerez Thalas, le maître des lieux, qui vous donnera les grandes lignes et vous parlera des différents seigneurs de Ire tout au long de votre aventure.

Les doublages sont incroyables, mais seulement disponibles en version anglaise
Avec un bide comme celui-ci, Professeur Maximus ne passe pas inaperçu

Les personnages que vous rencontrerez dans les différentes zones sont souvent dans de bien mauvaises postures et, une fois sauvés, seront heureux d’aller rejoindre les autres au campement. La quasi-entièreté de ceux-ci sont incarnés par l’excellent Mikee Goodman mieux connu pour sa contribution à différents doublages pour le jeu Disco Elysium. Les personnages sont un des points forts de Morbid: The Lords of Ire. La qualité du doublage, leur apparence et leur personnalité les rendent tous inoubliables.

Un Souls-like qui n’a rien à envier aux grands

Le principe de jeu est assez simple. Vous devrez réussir à traverser des environnements remplis d’ennemis pour atteindre et vaincre le boss du niveau. Comme dans la grande majorité des jeux du genre, les environnements sont composés de plusieurs petites zones interreliées par des raccourcis et les points de sauvegarde se présentent, sans surprise, sous la forme d’autels. Si certains jeux sont très punitifs lorsque votre inévitable mort se présente, Morbid: The Lords of Ire opte plutôt pour la clémence. Ici, vous ne perdrez pas vos précieux points d’expérience, mais la mort n’est pas sans conséquences. Vous perdrez plutôt votre multiplicateur d’expérience accumulé en éliminant les ennemis. Si la punition est différente, elle est tout de même douloureuse. Perdre un combo de trois fois les points d’expérience laisse toujours un goût amer.

Au niveau des combats et des contrôles, le jeu est très semblable à ses inspirations. Les attaques légères, les attaques lourdes, les esquives et les roulades sont au rendez-vous. Soyez-en avisé, vos premiers pas seront ardus. Morbid: The Lords of Ire n’est pas un jeu pour les débutants. Vous devrez rapidement maîtriser les esquives, les contre-attaques et apprendre à interrompre les attaques puissantes à l’aide de votre arme de poing.

La particularité des combats est la présence d’une barre d’endurance sous la barre de vie des ennemis. Vos armes ont une statistique d’impact qui influence leur efficacité sur cette barre d’endurance. Vos attaques diminueront l’endurance de l’ennemi et une fois celle-ci épuisée, vous pourrez profiter de leur vulnérabilité pour leur infliger un coup critique. Par contre, à plusieurs moments vos adversaires utiliseront des attaques puissantes qui protégeront temporairement leur barre d’endurance. Cela se traduit par une courte période pendant laquelle la barre d’endurance de l’ennemi devient jaune et pendant laquelle vos attaques régulières n’auront aucun effet. C’est à ce moment que vous devrez opter pour une attaque puissante qui rendra l’ennemi vulnérable à nouveau. Votre arme de poing peut, elle aussi, rendre l’ennemi vulnérable à nouveau, mais elle permet en plus d’interrompre la grande majorité des attaques. Vous devrez choisir le bon moment pour l’utiliser, car vous n’aurez accès qu’à une seule balle par combat puisque votre pistolet se recharge avec l’âme des ennemis vaincus. Une fois le rythme trouvé, les combats deviennent une agréable danse qui mélange attaques, esquives, coups de feu et coups critiques pour devenir un véritable ballet de destruction. Les combats sont très dynamiques et vous devrez varier vos stratégies selon les bêtes qui vous affrontent.

Les ennemis sont variés et effrayants
La folie altère votre perception de l’environnement

Un autre aspect qui rend Morbid: The Lords of Ire unique est le mécanisme de santé mentale. En effet, subir du dégât vous fera progressivement plonger dans la folie. Cela rendra vos attaques plus rapides et plus puissantes, mais les ennemis seront eux-aussi plus puissants. Vous verrez le monde d’une façon totalement altérée et lorsque vous atteindrez le niveau de folie le plus élevé les ennemis viendront même vous hanter après leur mort en réapparaissant sous une forme éthérée. Par contre, la folie affectera négativement votre multiplicateur d’expérience. Au contraire, si vous parvenez à sortir de la folie pour atteindre un niveau élevé de sanité, votre multiplicateur d’expérience sera drastiquement augmenté. Pour ce faire, vous devrez éviter de subir des dégâts et attaquer calmement et proprement vos ennemis. Certaines bénédictions vous permettront aussi de passer de l’un à l’autre des états d’esprit, mais nous verrons cela en détail un peu plus bas. Ce mécanisme est franchement intéressant. En progressant dans les niveaux, gérer votre état d’esprit peut devenir compliqué. Devenir fou au mauvais moment peut entraîner des conséquences catastrophiques en transformant un combat déjà chaud en véritable cauchemar. Par contre, les joueurs les plus téméraires réussiront à tirer parti de la puissance accrue procurée par la folie avec les risques que cela amène.

Le passage de la 2D à la 3D

Premièrement, nous devons parler de la chose la plus importante pour la série soit la transition vers la 3D. Pour les amoureux du premier titre, les nouvelles sont bonnes. Malgré le changement de cap en termes de graphismes, Morbid: The Lords of Ire reste fidèle à ses origines. En fait, à part le changement de style, vous aurez droit à la même bonne vieille recette et c’est une bonne chose. Même si le rendu n’est pas à la hauteur des studios AAA, le résultat est satisfaisant et il suffit certainement à attirer l’attention d’un plus large public. Les environnements, même s’il n’y en a que cinq, sont vastes, variés et remplis de secrets. Le premier niveau, dans un décor enneigé, est un peu court et plutôt linéaire, mais les autres environnements sont exceptionnels. Particulièrement le quatrième niveau, La station d’Irelia, qui se passe dans un décor londonien qui donne de fortes impressions de Bloodborne et qui est si vaste et complexe que vous vous y perdrez assurément. Le dernier niveau, le thorax, est, lui aussi, assez original. Vous entrerez dans le thorax d’un géant par sa bouche, puis par son œsophage d’où vous devrez vous rendre jusqu’au cœur pour combattre le boss final. Un environnement unique et dégoûtant que vous n’oublierez pas de sitôt.

Les environnements sont variés
  Les atmosphères sont généralement assez ténébreuses

Mais une aventure épique le serait moins sans une trame sonore digne de mention et heureusement celle-ci ne déçoit pas. Les compositions sont riches et les boss ont tous eu droit à une musique inspiré par leurs origines. Simo Talasranta, le compositeur, s’est inspiré de l’horreur Lovecraftienne et du gore Cronenbergien de l’atmosphère du jeu pour créer la trame sonore. Une musique orchestrale sombre et puissante, des chorales et des percussions vibrantes s’accompagnent pour donner au titre une ambiance sonore digne des studios AAA. 

Armes, runes et bénédictions

Dans Morbid: The Lords of Ire, la personnalisation de vos armes est d’une importance capitale. Cela se fait par l’entremise de runes qui s’intègrent à vos armes. Si les systèmes de runes ont été utilisés dans plusieurs jeux, la façon dont Morbid: The Lords of Ire les intègre est assez satisfaisante. Les armes possèdent de deux à cinq emplacements à l’intérieur desquels vous pourrez insérer différentes runes. Chacune d’elles vous fera bénéficier d’un bonus de dégâts, de vitesse, d’agilité ou d’impact, mais elle affectera aussi négativement une autre de vos statistiques. Lorsque les emplacements seront pleins, vous pourrez visiter le forgeron qui fusionnera les runes avec votre arme libérant ainsi les emplacements. Un pourcentage des bonus de runes s’infusera dans l’arme et vous pourrez répéter l’opération jusqu’à trois fois. La troisième fois, vous devrez utiliser une pierre rare et au lieu de passer au pallier supérieur, votre arme retrouvera son état initial et vous vous retrouverez avec une grande rune. Les grandes runes combinent les bonus de toutes les runes précédemment infusées dans l’arme. Cette façon de faire rend la personnalisation des armes très intéressante. Vous pourrez balancer les armes selon votre style de jeu et l’obtention de grandes runes est un procédé exaltant qui permet une amélioration quasi infinie de votre arsenal.

Les grandes runes sont extrêmement puissantes

Parlant de l’arsenal, c’est ici que le jeu décevra certains fans du genre. Si plusieurs jeux offrent une multitude de styles de combat, Morbid: The Lords of Ire n’en propose que quatre. Au menu, les armes à une main, les armes lourdes, les armes doubles et les armes portées aux poings. Malheureusement, la magie, les projectiles et les armes à distances comme les arcs ou les arbalètes ne sont pas au rendez-vous. Par contre, la variété à l’intérieur des quatre catégories d’armes est très suffisante. Au total, environ une quarantaine d’armes peuvent être obtenues. Des poings américains à l’étoile du matin, la liste des armes est nombreuse et elles ont toutes le potentiel de devenir dévastatrices. Les runes n’étant pas une amélioration irréversible, vous pourrez essayer et améliorer une multitude d’armes pendant votre aventure et cela est franchement plus agréable que devoir s’en tenir aux deux trois armes dans lesquelles nous avons investi.

Les bénédictions sont aussi une autre façon de personnaliser votre style de jeu. En remplacement des niveaux de personnages habituels, Morbid: The Lords of Ire opte pour un système de bénédictions. Vous débloquerez un total de huit bénédictions que vous pourrez équiper pour obtenir des bonus tel une barre de vie améliorée, une récupération plus rapide de votre endurance ou un bonus d’impact sur vos attaques. Certaines bénédictions donneront aussi des effets secondaires à votre potion de vie comme vous rendre fou ou son inverse ce qui vous permettra de vraiment expérimenter avec le mécanisme de santé mentale. Vos points d’expérience, au lieu de servir à améliorer directement votre personnage, serviront à débloquer et améliorer les trois emplacements qui peuvent contenir les bénédictions. Chaque niveau obtenu grâce à vos points d’expérience vous fera gagner un point d’aptitude et ces points vous serviront à acheter ou améliorer un emplacement. Vous devrez dépenser 5 points pour débloquer un emplacement et 10 points pour le faire passer au pallier supérieur. Le troisième et dernier pallier vous coûtera la somme astronomique de 20 points d’aptitude, mais procurera une nette amélioration à la bénédiction qui s’y trouve. En effet, au lieu d’investir dans la bénédiction elle-même, vous augmenterez plutôt la qualité de vos emplacements. Cela vous permettra de faire des expérimentations et d’interchanger vos bénédictions selon vos besoins.

Les bénédictions offrent une grande flexibilité
Les boss sont toujours impressionnants

Même si Morbid: The Lords of Ire n’est pas un jeu très long (entre 10 et 15 heures pour compléter le jeu une première fois), il offre une bonne re-jouabilité. Une fois terminé, vous aurez la possibilité de recommencer une partie en mode nouvelle partie + communément appelé le NG+. Dans ce titre, le mode NG+ est hautement personnalisable. Vous pourrez décider exactement ce que vous attendez d’une nouvelle partie avec votre personnage. Vous pourrez opter de conserver vos armes, vos objets, les personnages sauvés et vos améliorations ou de n’en garder que quelques-unes, voire pas du tout. Vous pourrez aussi modifier le niveau de difficulté de la partie suivante en sélectionnant la mort en un coup, la folie permanente, une difficulté encore plus corsée ou les trois si vous désirez réellement en baver. Ces choix sont incroyablement satisfaisants et permette d’obtenir du NG+ exactement ce que vous en souhaitez.

Longue vie aux strivers

Morbid: The Lords of Ire nous a agréablement surpris. Le système de combat est dynamique et bien ficelé. Les options de personnalisation sont ingénieuses. Les doublages et la trame sonore sont irréprochables. Les environnements, même si certains sont plus ambitieux que d’autres, sont uniques et vastes et les combats de boss sont dignes des grands studios. Le NG+ hautement personnalisable ajoute énormément de re-jouabilité et le système de runes est un régal. Les seules choses que nous pouvons réellement reprocher à Morbid: The Lords of Ire sont reliées à la petite taille du studio. Bien sûr nous aurions aimé des graphismes digne de la PlayStation 5, mais le résultat n’est quand même pas si mal. Nous aurions également apprécié sept acolytes plutôt que cinq, mais le budget et le temps ne le permettaient probablement pas. Les armes disponibles ne se divisent qu’en quatre catégories, mais la variété est suffisante. La difficulté initiale nous a fait légèrement sursauter, mais avec un peu de patience vous réussirez à traverser la première zone et le reste du jeu est beaucoup mieux équilibré. Au final, Morbid: The Lords of Ire est un Souls-like qui vous en donnera pour votre argent. Certes, il ne rivalise pas encore avec les titres dont il tire son inspiration, mais si la série continue dans cette direction elle pourrait facilement devenir l’une de nos favorites. Malgré le manque de polissage auquel nous ont habitué les grands studios, Morbid: The Lords of Ire est un superbe exemple de ce que les studios indépendants peuvent arriver à créer avec un peu d’ambition. Un titre surprenant auquel nous donnons la note de 8 sur 10.

Points positifs:

  • Des environnements et des ennemis variés
  • Un bon rapport qualité-prix
  • Un système de combat solide et des combats de boss digne des grands
  • Le système de rune pour personnaliser les armes
  • Le NG+ hautement personnalisable
  • Des doublages et une trame sonore impeccables

Points négatifs:

  • Une difficulté initiale un peu trop élevée
  • Un peu court, nous aurions apprécié deux ou trois mondes supplémentaires
  • Un visuel un peu daté
  • Seulement 4 catégories d’armes

Still Runningest un petit studio de jeux indépendants fondé en 2014. Leur premier jeu, The Walking Vegetables, est un twin-stick shooter démentiel qui s’est mérité des critiques positives. Depuis, ils ont travaillé sur Morbid: The Seven Acolytes et le tout récent Morbid: The Lords of Ire. Avec un peu de chance nous aurons droit à un troisième titre dans la série des Morbid qui sera encore plus ambitieux que le dernier.

Merci d’avoir pris le temps de lire notre critique du jeu Morbid: The Lords of Ire. N’hésitez pas à nous donner vos avis sur ce jeu dans la section commentaire, ci-dessous!  

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R0xee

Roxanne est une joueuse aguerrie. Passionnée d'art, de plantes et de jeux vidéo, elle est aussi une mère dévouée et travaille comme intervenante auprès des jeunes en difficulté. Sa première console fût la Gamecube à l'âge de dix ans et depuis elle est fanatique des jeux Nintendo comme Animal Crossing, Mario, Zelda et Yoshi. Elle joue sur de multiples plateformes et ses genres préférés sont les souls like et les jeux de bac à sable comme Minecraft et Terraria.

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