Critique: Prince of Persia: Les Sables du Temps
Voici notre critique du jeu Prince of Persia: Les Sables du Temps, testé sur Xbox:
Genre: Action
Développeur: Ubisoft Montréal
Date de sortie: 28 octobre 2003
Disponible sur PS2, Xbox, Gamecube et PC
Est-il bien utile de devoir présenter Prince of Persia ? Oui ? Vraiment ? Dans ce cas, installez-vous confortablement !
Il était une fois en 1989, voire 1990, des ordinateurs et consoles de cette époque accueillèrent un jeu d’action et de plate-forme peu commun. Un certain Jordan Mechner utilise la technique de rotoscopie, comme dans son premier jeu Karateka, pour donner une impression de réalisme aux mouvements de son héros, le prince de Perse. Un jeu bourré de pièges, comme Rick Dangerous, mais avec un personnage qui subit une réelle inertie lors de ses déplacements, ainsi qu’une atmosphère unique !
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Deux suites verront le jour, mais ne bénéficieront pas de la même aura que le premier. Moins appréciés des joueurs, ces deux épisodes enferment le prince de Perse dans l’oubli collectif. Jusqu’à ce qu’Ubisoft Montréal décide de redonner ses lettres de noblesse à ce monument du jeu vidéo.
Toute action est irrémédiable, sauf avec la dague du temps !
»Les gens pensent que le temps est tel un fleuve suivant toujours le même cours. Mais moi je l’ai vu face à face. Je vous assure qu’ils se trompent! » C’est par ces mots que commence l’histoire mystérieuse du prince de Perse. Tel un conte des milles et une nuits, le prince vous raconte son épopée à travers ce jeu. Lorsque vous mourrez, il rectifie l’histoire en vous disant que cela ne s’est pas passé comme ça durant l’aventure !
J’ai trouvé l’histoire de ce jeu plutôt bonne, mais surtout très agréable à suivre ! On se languit de pouvoir allumer à nouveau la console pour connaître la suite de ce récit épique digne d’un conte oriental. Je préfère autant en dévoiler le moins possible, cet épisode des sables du temps est unique et mérite d’être découvert, même plus de 20 ans après sa sortie.
Le prince nous raconte son incroyable épopée tout au long du jeu, mais rien ne l’empêche de romancer autour de cette histoire, voire même, de tout inventer. C’est une réflexion que je me suis faite après avoir vécu cette histoire magique. Après tout, rien ne prouve la véracité des propos du prince. Et si tout cela était faux ?
Dans les bottes du prince, on est bien !
Prince of Persia: Les Sables du Temps est un modèle pour ce qui est de la maniabilité et de la jouabilité. La seule chose qui m’a déstabilisé, est de ne pas pouvoir sauter avec la touche A quand je le souhaite. Le prince se contente de faire une roulade si l’on actionne le bouton A sans être au bord du vide. Mais une fois habitué, on est capable de faire toutes sortes de cabrioles aussi précisément que l’on souhaite ! L’architecture des niveaux est évidemment réfléchie au maximum pour nous faire évoluer dans de grands espaces avec des passages qui nous sont montré dans les visions du prince.
Les combats représentent aussi un gros point fort. Une fois votre épée et votre dague sorties de leurs fourreaux, on se rend vite compte que les combats étaient avant-gardistes sur la technique. Si les combos ne sont pas nombreux, il y en a suffisamment pour se rendre compte que le système de combat fait office de précurseur au FreeFlow de la saga des Batman Arkham. L’épée sert à se battre et la dague à éliminer les ennemis. Notre prince bondit et frappe ses adversaires, qu’ils soient devant ou derrière nous avec une aisance et une agilité sans pareil !
Les seuls défauts que je pourrais trouver sont au nombre de 3. D’une part, lorsque la caméra change d’angle, la direction du stick gauche change également. Ce qui peut occasionner des mouvements, voire des chutes involontaires. Le deuxième défaut concerne Farah. Il m’est arrivé quelques fois dans le jeu qu’elle ne sache pas où aller ou quoi faire. Ce qui est plutôt embêtant pour de l’intelligence artificielle ! Le dernier point implique les zones de collisions. À un endroit précis, le prince ne voulait tout simplement pas s’accrocher. Si je ne m’étais pas aidé d’une soluce, j’aurais pu croire qu’il fallait prendre un autre chemin puisque le prince n’y allait pas !
Quand le conte prend vie
Si on me demandait d’imaginer une aventure dans une ancienne époque, dans un pays oriental, cela ressemblerait très certainement aux visuels de ce jeu. Certes, techniquement parlant, ce n’est pas ce titre qui exploite au mieux les capacités graphiques de la Xbox. Ceci dit, la direction artistique procure à la fois cette sensation d’atmosphère magique et mystérieuse, avec une part d’aventure et de danger. Prince of Persia nous communique tout cela par la seule force évocatrice de ses graphismes fabuleux !
L’animation est aussi un sujet maîtrisé dans ce jeu. Les saccades sont absentes et on s’émerveille à chaque entrée de niveau, avec la caméra qui en fait le tour pour nous aider à anticiper au maximum les dangers de la zone à explorer. La palette de couleurs utilisée offre une tonalité qui oscille entre un visuel infantile et un visuel trop mature. C’est juste ce qu’il faut en termes de lumière et de contraste !
La seule chose qui est dommageable est la caméra. Elle a parfois tendance à faire ce qu’elle veut quand il ne le faut pas. Mais ces moments restent extrêmement rares. Malgré certains combats avec beaucoup d’ennemis, l’action est toujours claire et lisible. La gestion de l’environnement 3D est toujours bien pensée. C’est instinctif et simple. En bref, c’est très bien fait !
Entre guitare et douces mélopées
Ce jeu dispose d’une véritable cohérence sonore pour les bruitages ! Tout comme la partie graphique, c’est très réussi. On ressent bien la gestuelle du prince, que ce soit lors de phases acrobatiques ou de phases de combats. L’identité sonore des sables du temps est limpide. On sait quand la dague aspire les sables ou quand le prince l’utilise pour arrêter ou remonter le temps. Il y a juste à tendre l’oreille pour reconnaître l’action. Le fait que tous les bruitages et sons soient ajustés rend le jeu très agréable et facile à jouer !
L’ambiance musicale est géniale et nous transporte dans ce palais oriental par ses mélodies et chants lyriques. De moments aptes à la découverte et à l’escalade de certains monuments, on passe aux combats qui sont amenés par de la guitare avec un rythme plus soutenu. L’empreinte musicale est si forte qu’il suffit d’écouter ces morceaux pour immédiatement se souvenir de moments forts du jeu !
Autre bonne surprise, le jeu bénéficie d’une excellente version française ! Les timbres de voix sont particulièrement bien choisis pour les différents rôles. Je ne peux pas imaginer d’autres voix pour les personnages. C’est la principale raison pour laquelle je n’ai pas accroché plus que ça aux deux suites. La seule ombre au tableau est le mixage audio qui tout d’un coup devient plus faible, selon les cinématiques ou les phases de jeu, mais ça reste assez rare.
Ça ne dure pas mille et une nuits
En neuf heures de jeu, j’ai donc fait le tour de ce titre et en soi, pour un jeu de plate-forme, c’est plutôt courant. Ces neuf heures sont bien remplies. La sensation de progression à travers le palais est très agréable. On sent bien que l’atmosphère change aussi en même temps que la tenue du prince se dégrade au cours de l’aventure !
Ce qui m’a surpris, c’est que la difficulté n’est pas forcément progressive. Surtout pour ce qui est des combats ! Au fur et à mesure de l’aventure, nous serons amenés à changer d’épée. J’ai vraiment eu la sensation que les premiers combats étaient plus difficiles. La portée des coups est vraiment faible par rapport à la dernière épée que l’on utilise, ce qui donne vraiment une bonne sensation de progression. Quant aux phases de plate-forme et de réflexion, là aussi, on va de surprise en surprise. Vers la fin du jeu, on comprend l’ampleur de la dégradation du palais, tout semble se détruire au gré du temps !
Durant toute ma partie, je n’ai pas ressenti de longueur ni de temps morts. Cependant, le chemin qu’ont emprunté le prince et Farah à travers le palais est unique. Sous prétexte que la bâtisse s’écroule, on suit un couloir qui va d’un point A à un point Z. C’est tout ce qu’il y a de plus classique dans un jeu de plate-forme, mais les limites de cette formule s’arrêtent à un obstacle, la linéarité! En effet, avoir un jeu linéaire le rend très simple à parcourir, mais limite grandement sa re-jouabilité. Refaire un jeu que l’on connaît par cœur n’a que peu d’intérêt à mon sens.
Cet épisode du Prince de Perse vient relancer la saga après un épisode 3D qui est passé inaperçu sur PC et sur Dreamcast. L’ajout des sables du temps est une bonne idée pour renouveler la mécanique de jeu, sans que ce soit aussi poussé que dans Blinx. En effet, les sables du temps ne semble pas avoir de conséquences sur les différents pièges, là où dans Blinx, le temps s’arrête pour tout. Mais le jeu ne mise pas tout son gameplay uniquement sur la dague du temps et sait nous proposer un jeu varié avec des combats à l’épée, de la plate-forme et quelques énigmes plus ou moins difficiles! Il est très compliqué de lui trouver des défauts, mais il y en a. Comme le changement de caméra qui change automatiquement la direction que vous donnez au personnage, Farah qui ne réagit pas à une brèche dans un mur si vous ne passez pas avec elle à un endroit précis. Mais tout cela est bien peu de chose par rapport à toutes les qualités que présente ce titre phare du début des années 2000.
Merci d’avoir pris le temps de lire notre critique du jeu Prince of Persia: Les Sables du Temps. N’hésitez pas à nous donner vos avis sur ce jeu dans la section commentaire, ci-dessous!
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