Critique: Prince of Persia: The Lost Crown
Voici notre critique du jeu Prince of Persia: The Lost Crown, testé sur PS5:
Genre: Action, aventure et metroidvania
Développeur: Ubisoft
Date de sortie: 18 janvier 2024
Disponible sur PS5, PS4, Xbox One, Xbox Series, Nintendo Switch et PC
Site Web Officiel
Quatorze ans ! Il aura fallu 14 ans pour qu’Ubisoft nous offre un nouveau jeu de la série Prince of Persia. Outre un petit jeu mobile qui a vite passé dans l’oubli, le dernier opus remonte à 2010. C’est maintenant chose du passé, car la série qui a marqué une génération est de retour pour notre plus grand plaisir.
Cependant, ce retour est un pari risqué, puisque le jeu change carrément de type de jeu/gameplay, cette fois-ci. On revient beaucoup plus près de ce qu’était Prince of Persia, premier du nom, soit un jeu 2D side-scrolling. Beaucoup ont débuté avec les sables du temps et connaissent donc la série comme étant une série de jeux d’actions en 3D. Cependant, si on recule beaucoup plus loin, en 1989, la série accueillait son premier jeu et celui-ci était un side-scrolling 2D.
Beaucoup de fans ont une certaine hésitation à sauter sur ce nouvel opus, étant donné son changement de style. Malgré cette hésitation, est-ce que The Lost Crown vaut la peine d’être joué? Est-ce qu’Ubisoft a misé dans le mile en retournant aux racines de cette série culte? C’est ce que je vais essayer de vous expliquer aujourd’hui.
Une histoire bien ficelée au fil du TEMPS, mais pas si importante au final !
Dans The Lost Crown, le royaume de Perse est sous la protection d’un groupe de soldats d’élite appelés les immortels. Ce groupe est mené par Vahramm et est composé de sept frères et sœurs d’armes. Ces combattants ont remporté de nombreuses batailles et ce, pour Thomyris, la reine de Perse.
Notre aventure débute quand Thomyris fait appel aux immortels pour aller sauver Ghassan, son fils et donc le prince de Perse, qui a été kidnappé et emmené au Mont Qâf et sa ville ancienne. Cette ville et ce mont sont les terres et le territoire de Simurgh, le dieu du temps et de la connaissance, protecteur des Persans. Cependant, ces lieux étranges et gorgés de mystères sont maintenant des terrains difficiles, car Simurgh a disparu depuis au moins 30 ans et depuis sa disparition, ces territoires se sont transformés en des terrains dangereux, bourrés de malédictions et de dangers.
La principale malédiction qu’on y retrouve est le fait que le temps ne suit pas son cours habituel. Dans différentes zones du mont Qâf et ses alentours, la ligne du temps ne semble pas la même d’une zone à une autre et tout le long du territoire, il semble y avoir plusieurs anomalies temporelles.
Dans The Lost Crown, on incarne Sargon, le plus jeune soldat des immortels. Son extraordinaire agilité, son énorme facilité à manier les épées au combat et sa fulgurante détermination, menée principalement par sa colère, en font un redoutable combattant. Notre aventure consiste à suivre la mission, donnée par la reine de Perse, de développer de nouveaux pouvoirs, tous un peu liés au temps, dans le but de restaurer le balancement parfait du monde au niveau temporel et surtout, de sauver le prince de Perse.
Le jeu repose sur une trame narrative assez basique, qui nous amène à certains revirements de situations assez inattendus. Cependant, vient un moment où l’histoire prend une place plus secondaire et l’exploration tant qu’à elle vient primer sur notre expérience globale du jeu.
Un style de jeu qui remonte loin dans le TEMPS !
Au cours des 20 dernières années et même plus, la série Prince of Persia nous a habitués à des jeux d’actions en 3D (surtout à partir de Prince of Persia: Les sables du temps, le jeu qui a marqué une génération). Cependant, pour Lost Crown, Ubisoft change complètement de direction pour revenir aux racines de la série, soit un jeu 2D de type side-scrolling, tout en améliorant grandement le genre en optant pour une orientation de type metroidvania.
Pour ceux qui ne sont pas habitués avec le terme metroidvania, c’est en fait un parfait mélange entre les jeux cultes Metroid et Castlevania, qui fait en sorte que vous devez explorer une grande carte, remplie de différentes zones plus grandes les unes que les autres. La particularité de ce type de jeu, c’est qu’il est impossible de découvrir toutes les parties d’une zone dès sa découverte. Il faut avancer un peu plus dans l’histoire pour obtenir de nouvelles habiletés pour ensuite être en mesure de revenir sur nos pas et utiliser celles-ci pour terminer l’exploration des zones, qui étaient auparavant inaccessibles. Pour information, le jeu propose 13 biomes différents, ce qui en fait un terrain de jeu assez riche et diversifié.
En plus de l’exploration et de la découverte de nouvelles capacités de parcours, The Lost Crown nous offre aussi un système de combat simple, mais qui doit être exploité au maximum. Comme c’est un jeu en 2D, on pourrait penser qu’il suffit d’appuyer sur la touche d’attaque à répétition pour tuer les ennemis. Détrompez-vous, vous ne réussirez pas à aller très loin si vous n’utilisez pas vos différentes habiletés comme la parade, l’esquive, les pouvoirs d’Athra, votre arc ou même votre Chakram.
Le jeu propose un bestiaire de plus de 65 ennemis, qui ont, pour la majeure partie, une approche différente à prévoir pour les vaincre. Chaque type d’ennemi doit être approché d’une manière différente pour nous permettre de les vaincre le plus rapidement et facilement possible. Il ne faut pas hésiter à utiliser tout ce qui est mis à notre disposition au niveau des capacités débloquées, car plus on avance dans le jeu, plus celui-ci nous pousse à les utiliser sur les nouveaux types d’ennemis rencontrés.
Il y a beaucoup de pouvoirs à débloquer, autant du côté des déplacements et des habiletés de parcours que pour les combats. De plus, pour améliorer notre personnage et/ou équipement, on peut faire appel à différents personnages pour augmenter nos puissances, forger de nouvelles choses, augmenter nos compétences et/ou nos emplacements de pendentifs et j’en passe.
Des combats qui demandent un certain TEMPS d’adaptation !
Notre aventure débute avec un personnage plutôt basique, avec de simples attaques, des habiletés qu’on ne maitrise pas tout à fait et une barre de vie assez basse. Comme je l’expliquais plus tôt, au fil de notre aventure, on débloque des habiletés et des capacités qui vont nous rendre la tâche un peu plus facile en combat.
Parlant de combats, ceux-ci s’avèrent quand même assez riches, malgré le fait que ce soit du 2D horizontal. Chaque type d’ennemi possède ses forces et ses faiblesses qu’on doit exploiter au maximum pour se donner une chance. Surtout en combattant de nombreux ennemis. Combattre une foule d’ennemis en même temps est selon moi la principale difficulté du jeu. Une bonne majorité d’ennemis sont puissants, résistants, rapides et sont capables d’utiliser des techniques assez puissantes. Alors, quand on se retrouve avec 3, 4 ou même 5 ennemis en même temps, on doit faire beaucoup d’esquives et de parades, pour tenter d’esquiver toutes les attaques qui arrivent de tous les sens et en même temps, essayer de donner 1 coup au passage.
Quand on arrive à un combat de boss, on peut rapidement être intimidé par la grosseur et l’imposante prestance de l’ennemi. Cependant, on redescend vite sur terre, car ces affrontements sont rarement difficiles. Il suffit de bien se souvenir du pattern qu’utilise le boss, généralement 2 ou 3 moveset au maximum. Il faut ensuite prendre avantage de leur point faible et on en vient vite à bout. J’ai trouvé beaucoup d’ennemis standards beaucoup plus difficiles que certains boss.
Comme tout bon jeu, il est possible de choisir son mode de difficulté, que ce soit pour avoir une promenade de plaisance pour profiter de l’histoire sans trop se casser la tête, ou bien que ce soit le mode le plus difficile, pour vous immerger dans le jeu comme si vous y étiez et que vous soyez toujours près de la mort. Cependant, là où cet opus se démarque, c’est qu’il est possible de régler soi-même les différents critères de difficultés pour obtenir un niveau de difficulté personnalisé. Une superbe idée à mon avis.
Une exploration qui demande du TEMPS !
L’exploration du mont Qâf et ses territoires annexés est le principal attrait du titre. Au départ, on a l’impression de découvrir la carte très rapidement, mais plus on avance dans l’aventure, plus on s’aperçoit que celle-ci est beaucoup plus immense qu’on aurait pu le penser. On réalise rapidement qu’on n’est pas sorti du bois pour en découvrir la totalité de ses territoires et ses secrets.
On se rend vite compte qu’il nous est impossible de tout explorer une région lors de notre première visite. Parfois une plateforme est trop haute, ou un obstacle nous barre la route. Ces petits blocages devront être traversés plus tard grâce aux différentes capacités débloquées au courant de l’aventure. Quand on débloque certaines compétences de déplacement, il est donc primordial de revenir sur nos pas pour continuer l’exploration des zones qui n’ont pas pu être explorées en premier lieu. Certains coffres ou raccourcis précieux sont souvent cachés par ces obstacles, ce qui favorise donc le retour en arrière pour tout débloquer.
L’exploration des zones nous propose un mélange parfait entre combats, plateformes de parcours et précisions pour traverser les pièges, plus sadiques les uns que les autres. Les différentes habilitées obtenues sont généralement très bien exploitées à certains endroits, que ce soit pour débloquer une nouvelle zone, avoir accès à un nouveau raccourci, ou pour trouver des trésors cachés qui renferment soit la monnaie d’échange du jeu, ou bien des amulettes à mettre sur notre collier.
En parlant des amulettes, celles-ci viennent améliorer notre personnage, que ce soit en nous ajoutant de la vie, en augmentant une certaine capacité, ou même en nous procurant certains bonus. Au fil de notre aventure, on débloque rapidement une panoplie d’amulettes, mais vous savez comme moi que plus souvent qu’autrement, les meilleures sont souvent cachées, ce qui force encore plus l’exploration dans tous les recoins possibles. Ce sera à vous d’en trouver le plus possible et de trouver les meilleures combinaisons possibles pour optimiser votre expérience de jeu.
Ubisoft a eu la brillante idée d’ajouter quelque chose de très simple, mais qui fait toute une différence dans l’expérience de jeu dans The Lost Crown. À tout moment dans notre exploration, si on est devant un coffre inaccessible ou une plateforme qu’on ne peut atteindre, on peut, à l’aide d’une simple touche, faire un screenshot de l’endroit où on se trouve et cette image est directement annexée à notre carte du monde. Quand on découvre un nouveau pouvoir, on peut aller consulter notre carte et voir les différentes images qu’on a prises pour voir quel endroit on peut maintenant débloquer. Un petit feature simple, mais qui agrémente tellement l’expérience de l’exploration.
L’exploration est tout sauf banale et sans saveur. Le jeu nous prend par la main et nous encourage à retourner en arrière pour tout découvrir. De ce fait, le jeu nous récompense beaucoup quand on fouille partout et dans tous les recoins. Ce qui fait en sorte que ce n’est pas un supplice de tout explorer, au contraire, c’est très agréable et on veut tout découvrir.
Tout au long de notre exploration, on croise beaucoup d’arbres Wak-Wak qu’on doit débloquer lors de nos premières rencontres. Ces arbres font office de points de sauvegarde. Ils servent aussi à remplir notre barre de vie et nos quantités de flèches. En plus, c’est à cet endroit qu’on peut changer les amulettes sur notre collier et aussi changer nos pouvoirs d’athra.
Une bonne direction artistique et sonore, en TEMPS et lieux !
Débutons avec le côté visuel du titre. Les développeurs ont cette fois-ci opté pour des graphismes mélangeant le style animé japonais et celui d’un comic de super-héros, tout en ayant une petite modélisation 3D, mais en restant dans un jeu 2D horizontal. Les graphismes en avant-plan ne sont pas nécessairement les plus beaux, à cause de textures grossières par exemple. Par contre, ce qui nous fait oublier cette petite lacune, c’est la beauté des détails qui se retrouvent en arrière-plan. Ceux-ci sont gorgés de détails propres et précis, qui supportent parfaitement la thématique du territoire dans lequel on se retrouve. La superposition entre les 2 plans créés entre les graphismes de l’arrière-plan et de l’avant-plan est superbe. Malgré le fait que graphiquement parlant, ça peut être un peu décevant, la direction artistique des différents environnements vient sauver la mise. Les environnements proposés sont tous différents et sont très bien développés, grâce à tout ce qu’on retrouve à l’écran lors de nos déplacements au travers des différentes zones de chaque type d’environnement.
Passons maintenant au côté sonore du titre. Les bruitages et effets sonores sont justes et précis. Il n’y a pas vraiment de pièces musicales marquantes lors de notre aventure. On y va plutôt avec quelque chose de sobre en arrière-plan pour nous accompagner lors de notre exploration. Le jeu est entièrement traduit en français, mais je trouve que cette traduction n’est pas parfaite. Par moment, on se retrouve avec une tonalité de voix neutre et sans émotions. On ne parvient pas à sentir les sentiments et les pensées des personnages. Attention, je ne dis pas que le doublage est mauvais, mais une petite couche de plus aurait pu être portée aux tonalités et émotions mises dans les dialogues.
Il est maintenant TEMPS de faire un survol global !
Quand Ubisoft a annoncé la venue de Prince of Persia: The Lost Crown, les réactions furent très mitigées. Une partie des fans de la série jubilaient de bonheur que la série soit de retour, peu importe le style de jeu choisi. Cependant, une autre catégorie de joueurs a reçu une douche froide, car ils s’attendaient à un nouvel opus d’action 3D, à l’image des derniers jeux de la série, mais amélioré aux goûts du jour. Surtout quand on sait qu’un remake/remaster de l’opus les sables du temps est en préparation.
Certes, c’est un pari risqué de la part d’Ubisoft de revenir aux racines de la série, mais je crois personnellement que c’est réussi sur toute la ligne. On ne peut pas baser l’appréciation du nouvel opus en se basant seulement sur la série de titres qu’on a appréciée auparavant. Dans le passé et encore aujourd’hui, plusieurs autres séries de jeux vidéo ont divergé des sentiers battus sur certains opus pour diversifier un peu l’état de la série et créer un certain sentiment de renouveau. C’est ce qu’Ubisoft a réussi à faire ici.
Voici donc un résumé global de mon appréciation de cet opus :
Points négatifs :
- Manque de cœur et d’émotions dans les traductions françaises ;
- Quelques petits défauts de textures en avant-plan ;
- Une histoire pas si marquante et rapidement oubliable ;
- La thématique du temps n’est pas assez exploitée ;
- Des combats parfois inégaux, surtout quand il y a une grande quantité d’ennemis à combattre en même temps.
Points positifs :
- Une direction artistique majestueuse ;
- Une exploration vraiment amusante et prenante ;
- Une durée de vie assez bonne pour ce type de jeu (20 à 25 heures de jeu) ;
- Un parfait équilibre entre combats / parcours / puzzles ;
- Les habiletés qu’on débloque sont toujours utiles et pratiques ;
- La diversité des différents binômes et territoires est parfaite ;
- Beaucoup de choses à découvrir et à débloquer, ce qui force l’exploration ;
- Une prise en main rapide et facile ;
- Le bruit provenant de la Dual Sense apporte un petit plus à l’ambiance ;
- Un bestiaire assez gros et très varié ;
- La possibilité de prendre des images de zones inaccessibles, qui vont directement sur la carte du monde ;
- Beaucoup d’arbres Wak-Wak, éparpillés un peu partout, qui font offices de point de sauvegarde ;
- Le retour de la série, tout simplement.
Il est certain que ce n’est pas tout le monde qui sera d’accord avec ma note et mon appréciation de cet opus. Cependant, je crois qu’il est important de voir The Lost Crown comme étant un jeu à part entière et de ne pas baser son appréciation sur le type de jeu choisi par rapport à ses prédécesseurs.
Je vous recommande fortement de lui donner sa chance, même si vous n’êtes pas d’accord avec la tournure de celui-ci. Le style metroidvania colle parfaitement à l’univers, à l’ambiance générale du jeu ainsi qu’aux habiletés de notre héros. En regardant notre personnage se déplacer au travers des différents obstacles, pièges et plateformes, on ressent l’agilité et la rapidité de Sargon, même si on est dans un univers 2D.
Merci à Ubisoft de nous avoir permis de tester ce jeu pour vous en faire une critique.
Merci d’avoir pris le temps de lire notre critique du jeu Prince of Persia: The Lost Crown. N’hésitez pas à nous donner vos avis sur ce jeu dans la section commentaire ci-dessous !
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