Critique: Assassin’s Creed Mirage
Voici notre critique du jeu Assassin’s Creed Mirage, testé sur PS5:
Genre : Aventure / Infiltration
Développeur : Ubisoft
Date de sortie : 5 octobre 2023
Disponible sur PS5, PS4, Xbox One, Xbox Series et PC
La série Assassin’s Creed a fait ses débuts en 2007 avec Assassin’s Creed, premier du nom. Suite au succès phénoménal de ce jeu, Ubisoft n’en est pas resté là et a développé cette série, qui est maintenant une série phare de la compagnie. Celle-ci atteint une quantité faramineuse de jeux (13 jeux de la série principale et 11 jeux dérivés de celle-ci).
Le premier jeu de la série nous transporte dans un style de jeu qui préconise la discrétion et l’infiltration, le tout dans un univers un peu plus linéaire. Au fil du temps, la série a opté peu à peu pour une tournure un peu plus open-world et avec beaucoup d’éléments de RPG (surtout dans les derniers opus). Ce vent de changement a eu pour effet d’aller chercher une nouvelle clientèle, sans toutefois oublier celle présente depuis le début.
Ubisoft nous offre un tout nouvel opus, soit Assassin’s Creed Mirage. L’opinion générale parle d’un retour aux sources, tel que les tous premiers jeux de la série. Est-ce réellement le cas? C’est ce que je vais essayer de vous expliquer dans ma critique d’aujourd’hui.
Une histoire plus complexe et profonde qu’il ne le paraît!
Assassin’s Creed Mirage nous plonge directement dans le désert tauride de Bagdad. On incarne le jeune Basim, un simple voleur de rue, au prise avec des visions un peu nébuleuses et qui va tout faire pour essayer de trouver une signification à celles-ci. Quels que soient les évènements que Basim rencontre, il est toujours en quête de justice et de réponse. Cela peut parfois le mener à des situations dangereuses et inattendues.
Je ne vais pas trop aller dans les détails, pour ne pas vous spoiler. En début de jeu, on suit l’évolution de Basim, qui passe d’un simple voleur à un Basim qui intègre les rangs de l’organisation: “ceux qu’on ne voit pas”. On assiste ensuite au cheminement et au développement de notre personnage au sein de cette organisation. On vit les apprentissages et les rîtes de passages de Basim pour devenir un vrai assassin.
Dans les premières heures de jeu, l’histoire nous semble assez nébuleuse et complexe. C’est un peu plus tard, qu’on va en apprendre de plus en plus, et qu’on va trouver un vrai sens à la trame principale du jeu. Pour y arriver, il faut suivre l’intrigue principale, mais ce que je trouve intéressant, c’est que pour y arriver il est presque primordial d’enquêter sur différentes personnes, de les espionner, de les interroger, ou même de les voler, pour arriver à certaines pistes et/ou déductions.
Des graphismes à double tranchant!
Mirage nous transporte au sein de Bagdad, la capitale de l’Irak. Vous devinez donc que le jeu nous propose de magnifiques paysages et panoramas, que ce soit la ville, qui regorge de vie, ou bien l’environnement en général, comme les oasis, les déserts, les constructions architecturales, et j’en passe.
Quand on se promène dans la capitale, il y a beaucoup de choses à voir. La ville est extrêmement vivante. Il y a beaucoup de personnes qui se promènent, qui discutent entre eux (dans leur dialecte), des gens qui vaquent à leurs occupations, etc. C’est tout sauf vide et sans saveur. Même dans des environnements plus désertiques (je parle en fait ici de réels déserts), c’est tout de même assez joli. On peut apercevoir des oasis un peu partout, la faune et la flore sont parfaitement respectées et on peut même y trouver des dunes de sable nous offrant par moment des prises de vues assez magnifiques.
Cependant, j’ai noté quelques défauts du côté des graphismes.
Premièrement et selon moi, le point qui frappe un peu plus la rétine, est la modélisation des personnages. Ceux-ci sont quand même bien modélisés, sauf quand on arrive aux visages. Mis-à-part quelques exceptions, les visages ne sont pas très jolis. Presque pas de textures, une pilosité étrange sans aucun relief. Des expressions faciales, parfois douteuses et/ou inexistantes. Si seulement cette problématique était limitée à des personnages secondaires, voire des PNJ, mais non. Cette triste réalité frappe beaucoup de personnages principaux, même (et surtout) le personnage principal Basim. Surtout en début d’aventure, Basim se retrouve souvent avec un visage qu’un simple PNJ pourrait avoir. Cette lacune s’améliore un peu en cours de route, mais reste qu’il y aurait peut-être pu avoir un effort supplémentaire donné sur nos personnages principaux au minimum.
De plus, j’ai souvent rencontré des petits problèmes d’affichage de textures. Que ce soit durant des phases de gameplay ou lors de cinématiques. Les textures apparaissent souvent avec quelques secondes de décalage, à l’apparition de l’image à l’écran. Rien de grave et rien qui affecte réellement l’expérience de jeu, mais d’en avoir aussi souvent peut tout de même devenir un peu agaçant. Surtout si vous êtes du genre à vous focaliser sur l’aspect esthétique d’un jeu.
Un gameplay plus discret et furtif!
Nous voici dans le vif du sujet. Celui pour lequel ce jeu est soit disant un retour aux sources. Parlons du gameplay et des différentes mécaniques de jeu.
Dès les premières minutes de jeu, on remarque tout de suite que cet opus a une saveur rappelant beaucoup les premiers jeux de la série. C’est donc avec une approche plus furtive, plus discrète et plus silencieuse qu’on doit apprivoiser le titre. Terminé le temps où on rentre dans le tas pour tout détruire à grand coup d’épée, de hache et qu’on se bat contre des hordes d’ennemis armés jusqu’aux dents, comme dans les 2-3 derniers jeux de la série. Ici, les déplacements discrets et silencieux, les cachettes, les éliminations surprises et individuelles sont de mise. Le jeu propose encore du combat au corps-à-corps avec des attaques normales, des attaques puissantes, des esquives et des contre. Cependant, dans la majorité des cas où vous êtes en infériorité numérique vis-à-vis des ennemis, le combat corps à corps n’est pas la solution qui doit être envisagée.
Le jeu nous pousse à utiliser l’approche discrète et ce tout au long du jeu, comme s’ils ne voulaient pas qu’on tue inutilement des ennemis, car bien souvent, quand il est temps de ramasser une clé, ou voler quelque chose d’important, il y a toujours une manière de récupérer cet objet sans tuer la personne qui le possède. Par exemple, vous devez trouver une clé pour ouvrir une porte, vous trouvez l’ennemi qui possède la dite clé. Vous pouvez vous en approcher discrètement et lui voler sans vous faire prendre. De plus, les missions proposées sont souvent bien plus orientées vers des infiltrations, des vols, des enquêtes où on doit recueillir des infos sur certaines personnes et ainsi de suite. Le jeu vous invite rarement à tuer quelqu’un inutilement pour arriver à vos fins.
Pour ne pas tomber dans la redondance, le jeu nous propose différents objets à utiliser pour varier votre façon de jouer, tout en restant discret. Je pense par exemple aux couteaux à lancer, aux bombes fumigènes, les appeaux, les pièges, la sarbacane et une torche pour les endroits sombres. Avec tous ces objets, il est facile de varier son style de jeu dépendant de la situation dans laquelle on se trouve.
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On a même droit à une vue des airs grâce à notre aigle. À tout moment, on peut prendre possession de notre fidèle oiseau pour survoler Bagdad et ainsi identifier des points importants, comme un objectif, une tour pour dévoiler une portion de la carte (et oui, on ne change pas une formule gagnante) ou même trouver rapidement une personne clé de la quête en cours ou pour finalement trouver sur quelle personne on doit dérober une clé. La vue d’aigle sera un atout majeur dans votre partie.
Pour ce qui est de l’âme propre du jeu, il s’agit d’un vrai retour aux sources, rappelant les premiers jeux de la série, ou même Unity. L’approche principale qu’il faut avoir en tête lors de notre aventure, est la discrétion. Les différents éléments du jeu et même la construction du personnage principal, vous apporteront eux-mêmes à avoir cette approche, sans même que vous vous en rendiez compte.
Le parcours dans tout ça?
Que serait la série Assassin’s Creed sans le fameux déplacement du style parcours? Cet élément de gameplay a fait fureur lors du début de la série et a majoritairement été inclus dans tous les jeux qui ont suivis. Mirage ne fait pas exception à la règle. Le jeu nous amène encore une fois, à nous positionner en hauteur sur les toits des immeubles, dans des tours, perchés sur le bord d’un immeuble et j’en passe. Lorsque vous êtes repérés par les ennemis, la meilleure façon de se sauver reste encore de courir et sauter de toit en toit, de s’agripper à des cordes, de se balancer sur des drapeaux, d’escalader des murs, etc. Toutefois, il y a plein d’autres manières de faire profil bas sur le plancher des vaches. Comme s’asseoir et se dissimuler sur des bancs, se morfondre dans un regroupement de personne, ou même se camoufler dans un tas de foin. Encore là, tout est en place pour nous amener à avoir une approche discrète et à fuir dès qu’on est repéré.
Ce parcours se fait encore d’une manière assez intuitive. On se déplace à l’aide du joystick gauche et on pèse sur le bouton X pour sauter, pour grimper, pour se balancer, voilà, c’est tout. Cependant, bien que ce soit très intuitif, j’ai trouvé que le jeu est parfois capricieux dans la précision des sauts et de l’accrochage aux objets/murs. Par exemple, on est sur un toit et on essaie de sauter sur une paroi en face. On se dirige en ligne droite, on saute et le personnage ne s’accroche pas bien. Autre exemple, on est suspendu et on veut sauter à droite sur un poteau qui est juste à côté. On saute en sa direction et notre personnage ne s’accroche pas au poteau et à la place, celui-ci freine notre saut et on tombe donc au sol. Malheureusement, ce petit bémol peut devenir frustrant, surtout lorsqu’on essaie d’être discrets et/ou qu’on se sauve d’une ruée d’ennemis. Au fil de l’aventure, on apprend à connaître et apprivoiser ces lacunes et on change notre approche pour réussir à éviter ce genre de situation.
Comment personnaliser son Basim?
Assassin’s Creed Mirage nous propose une certaine personnalisation de personnage. Il est possible de changer d’habillement, d’épée, de dague, de relique. Le tout en changeant quelques attributs et caractéristiques, que ce soit au niveau visuel, mais aussi au niveau pratique. Certaines armes seront plus puissantes après avoir réussi un contre, d’autres plus efficaces contre des ennemis plus résistants. Certains habillements seront eux plus résistants, tandis que d’autres vont être mieux pour l’endurance. Certaines reliques ou armes donneront également de petits bonus bien agréables. Comme par exemple, un des objets reliés à Prince of Persia (oui oui, ces items sont disponibles avec la version deluxe du jeu), vous permet de ralentir le temps un bref instant.
Il n’y a pas qu’avec l’équipement qu’on peut personnaliser notre personnage, il y a aussi les capacités. Au fil du temps, on gagne des points de compétences qu’on peut attribuer à différentes compétences/capacités disponibles dans un arbre de compétences. Cet arbre est divisé en 3 parties distinctes. Ça fait en sorte que vous pouvez choisir si vous souhaitez vous spécialiser dans une catégorie en particulier, ou si vous voulez être plus polyvalent et toucher un peu à tout.
Au final, un bon coup ce jeu, ou seulement un mirage?
Pour ma part, j’ai trouvé que Assassin’s Creed Mirage est un très bon jeu dans son ensemble. Ayant été un grand amateur de la série à ses débuts, j’étais donc bien heureux de retrouver ce style de jeu plus furtif. Cependant, je pense que les fans plus récents de la série, seront peut-être un peu plus déstabilisés et ne voudront peut-être pas faire le saut dans celui-ci.
Si vous êtes dans un état d’incertitude face à ce titre, voici un résumé rapide des différents points importants à se souvenir pour Mirage :
Points négatifs :
- Quelques problématiques d’accrochage lors du parcours
- Le parcours est parfois un peu lourd par moment
- Quelques problèmes d’affichage de texture
- Une histoire qui prend du temps à s’approfondir
- La modélisation étrange de certains personnages, surtout les visages
- Des combats très limités et pas très fluides
Points positifs :
- Une fois l’histoire plus développée, elle fait plus de sens et devient vite intrigante
- Malgré ses lacunes, toujours un plaisir de faire du parcours à tout moment
- Des paysages et panoramas magnifiques
- La ville de Bagdad en général. C’est joli et c’est vivant
- Le jeu qui nous amène lui-même à jouer d’une manière furtive
- La variété de gameplay disponible pour éviter la redondance
- La personnalisation du personnage, simple mais efficace
- La profondeur de notre personnage Basim
- Une bande sonore excellente, surtout au niveau de l’ambiance
- Un retour aux sources, un VRAI !!
Assassin’s Creed Mirage est bel et bien un retour aux sources réussi. Si cette tournure va en réjouir plus d’un, il risque par contre d’en rebuter d’autres. Cependant, si vous faites partie des indécis, donnez-vous la peine de l’essayer, vous pourrez apprécier une nouvelle façon de jouer.
Ça fait du bien de retourner à un jeu un peu plus linéaire, avec un réel ressenti d’être un assassin discret et invisible. Ubisoft remplit le contrat avec brio avec ce jeu.
Merci à Ubisoft de nous avoir permis de tester ce jeu pour vous en faire une critique.
Merci d’avoir pris le temps de lire notre critique du jeu Assassin’s Creed Mirage. N’hésitez pas à nous donner vos avis sur ce jeu dans la section commentaire, ci-dessous !
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