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Critique: Cyberpunk 2077 (next-gen)

Voici notre critique de Cyberpunk 2077 (next-gen), testé sur PS5:

Genre: A-RPG
Développeur: CD Projekt
Date de sortie: 19 novembre 2020

Disponible sur PS5, PS4, Xbox Series, Xbox One, Google Stadia et PC

Que ce soit régulier ou non, il faut admettre que la vie est faite de paradoxes toujours plus alambiqués les uns que les autres. Objet d’attentes, de frustrations, de joies et de déceptions, Cyberpunk 2077 a fait couler beaucoup d’encre. Certainement trop même puisque sa réputation en a pâti durant de longues semaines. Des ambitions très prononcées, des bugs qui le sont tout autant (surtout sur consoles), le parcours du combattant a été particulièrement semé d’embûches pour ce qui devait être le rouleau compresseur du paysage vidéoludique.

Un destin bien éloigné l’attendra et la question reste ouverte: le miracle de la version corrigée de No Man’s Sky est-il envisageable ?

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Testé à l’époque dans nos colonnes, Cyberpunk multipliait les tares en dépit de qualités exceptionnelles. L’heure est venue de remettre les pendules à l’heure sur next-gen, dont la mise à jour se doit de changer le paradigme.

Main sur le cœur, c’est avec appréhension que nous nous plongeons à nouveau dans les abîmes de Night City où le grandiose côtoie la crasse, l’obscurité la lumière tamisée, le plaisir la turpitude.

Profondément englués dans des polémiques liées à la pratique du crunch, aux annonces grandiloquentes et à un résultat chaotique sur old-gen, les développeurs de The Witcher ont une immense revanche à prendre, ne serait-ce que pour redonner les lettres de noblesse au studio de Pologne, longtemps traîné dans la boue suite au fiasco de certaines versions.

Pour l’honneur et pour rappeler aussi que les têtes pensantes de CD Projekt sont encore en selle, il va falloir convaincre malgré les énormes obstacles jonchant la voie royale.

Cyber rire les oiseaux

Le cyberpunk représente un genre à part entière empreint de violences, dystopie, dépression profonde et réflexion sur la condition humaine. De la littérature au grand écran, les inspirations sont tout bonnement monumentales et il va sans dire que lorsqu’on se permet d’utiliser le nom d’une catégorie, il faut assurer au maximum! Sur ce point, rien à redire: Cyberpunk 2077 dispose d’une maîtrise sur sa narration qui le glisse aisément dans le (très) haut du panier, sans avoir besoin de recourir à la méthode de la cinématique à rallonge pour vous expliquer les enjeux.

Bien sûr, les références pleuvent et difficile de ne pas penser à Blade Runner, Neuromancien, Les Androïdes rêvent-ils de moutons électriques? ou encore Transmetropolitan. Une touche de Deus Ex plus tard et vous comprendrez que l’univers est aussi riche que bien construit. Fort heureusement, celui-ci ne se contente pas d’user encore et encore du pastiche pour justifier son existence. Certes, si vous ne connaissez pas les œuvres précitées, il y a de fortes probabilités que certains détails vous échappent sans que cela ne nuise réellement à votre confort de “spectateur”.

Tout cela est dû au génie de la direction artistique, absolument sublime et racée. L’ambiance est magnifiée par chaque élément, que ce soit visuel ou auditif. Night City, qui n’est autre que le personnage principal du jeu, vous happe à chaque instant et le sentiment d’immersion est puissant. Nous n’en doutions pas, au regard du passif des créateurs avec les pérégrinations du Sorceleur, mais nous avons la sensation que cela va plus loin tout en empruntant un chemin bien différent.

Jamais en tout cas nous n’avons autant baigné dans une atmosphère aussi pesante et charmante à la fois où ces énormes buildings sont la valeur opposée de la déliquescence de l’espèce humaine qui, bien qu’avancée technologiquement, reproduit les mêmes erreurs que les générations d’antan. On retrouve finalement peu de fautes de goût, à l’exception d’une passion étonnante pour les godemichés, présents un peu partout, et dans la représentation des scènes de sexe, beaucoup trop banales pour vraiment justifier de leur présence.

Johnny en glitch

Au-delà de toute considération, il faut bien admettre que la plume est affûtée pour éviter la sortie de route. Si, parfois, Cyberpunk 2077 se fourvoie à cause de quelques clichés évitables, il n’en reste pas moins finement écrit. Même les quêtes secondaires bénéficient d’un soin tout particulier, s’extirpant du piège du Fedex car, franchement, devoir chasser les grenouilles pendant que le monde va mal casse immédiatement le trip! Tout est parfaitement agencé et les informations restent digestes.

De plus, les dialogues sont percutants et interprétés avec brio, et ce quelle que soit la langue choisie. Les répliques ne manquent pas de touches d’humour diverses, flirtant avec une pointe de cynisme qui aide à dédramatiser au milieu de ce pessimisme ambiant. Cela rend votre personnage principal, V (homme ou femme selon votre accointance), véritablement attachant et si vous façonnez dans les grandes lignes sa personnalité, vous avez vraiment la sensation de l’accompagner et d’évoluer avec lui tout au long du périple.

En ce sens, ne vous laissez pas berner par le prologue qui a la fâcheuse tendance à s’étirer en longueur. Toutefois, celui-ci est indispensable pour bien poser les bases, d’autant plus que votre passé sera dicté par votre choix initial (Corpo, Gosse des rues, Nomade) tout en ayant une influence sur certains dialogues. D’accord, cela ne va pas jusqu’à modifier les axes principaux de l’aventure mais cela ajoute une touche vraiment agréable, au bas mot.

Le plaisir auditif n’est pas non plus mis de côté! La partition, très hétéroclite, est un bonheur de chaque instant, hissant l’OST de Cyberpunk au rang de légende. Toutes les atmosphères sont quasiment palpables et chaque morceau est juste, tout simplement. Il en va de même pour le sound-design: les bruitages sont si pertinents qu’en sus de l’architecture, prodigieuse, la ville de Night City est probablement l’une des plus cohérentes à ce jour. La sensation de passage(s) existe malgré la présence de rues un peu désertes et de certaines démarches de PNJ un peu robotiques, voire zombiesques.

Cyber comme jamais

Au niveau de l’histoire en elle-même, sachez que Cyberpunk 2077 se passe allègrement d’un système d’alignement, préférant maîtriser son récit de bout en bout en dépit d’un choix de l’open-world dont la carte se montre d’ailleurs particulièrement claire. Vous aurez toujours quelque chose à faire et à vous de décider si vous voulez vous écarter des objectifs principaux ou non. Vous pouvez même jouer les terreurs des quartiers mais souvenez-vous que les gangs savent se défendre et que si la police rôde, elle peut vous dessouder en un clin d’œil.

La fuite est toujours envisageable et vous pourrez déambuler dans les zones parfois complexes, le level design étant clairement un point fort du jeu. La verticalité est impressionnante et il n’est pas rare de s’extasier devant tant de possibilités, quand bien même certains établissements inaccessibles nous laissent des regrets. Cependant soyons francs: tout est crédible et minutieux! Une véritable baffe qui nous éblouit à chaque instant. D’accord, le moment séparant l’annonce de la sortie fut exponentiel. Oui les couacs ont été nombreux. Mais quel plaisir les amis de s’extasier devant une telle réussite!

Forcément, la question des bugs est le spectre de Cyberpunk. Qu’en est-il sur PS5? Durant nos sessions, aucun crash ni entourloupe nous poussant à relancer une partie ne se sont manifestés. Évidemment, il y a eu quelques loupés de l’IA, du pathfinding hasardeux et d’autres choses de cet acabit. On ne se lassera pas non plus de cette moto qui dandine! En outre, rien de rédhibitoire et il serait inconcevable de ne pas souligner les immenses progrès réalisés. Cela n’excuse pas tout mais la rédemption n’est pas loin… En tout cas, les loupés sont bien plus réduits et acceptables à l’heure actuelle!

Même au niveau des graphismes, et même en mode “performance” qui garantit un meilleur framerate (60 images par seconde, au détriment du Ray-Tracing locké à 30 fps), la tartasse est bien sentie. Profondeur de champ, effets météorologiques (aaaah cette pluie !), lumières…tout est si parfait que nous en venons à oublier les autres déboires. On pourrait tiquer sur certains personnages aux expressions faciales un peu douteuses, dont la guest-star Keanu Reeves, complètement manqué si on le compare à d’autres compagnons. Ce ne sera pas la seule célébrité à rencontrer mais il tiendra un rôle majeur et finement amené en tant que Johnny Silverland, charismatique de par son pedigree.

Cyber activité

Comme nous vous le disions plus haut, le scénario saura vous tenir en haleine durant une vingtaine d’heures, les éléments annexes gonflant allègrement la durée de vie. Ajoutez à cela plusieurs fins et vous comprendrez que certains de vos choix à des moments-clé sont majeurs. Que ce soit à travers vos actes, vos décisions ou au travers des dialogues, il faudra toujours trancher sans estimer qu’il existe réellement de “bonnes solutions”. Tout va très vite dans Cyberpunk 2077 et se retrouver face à des dilemmes constitue l’expérience de jeu. Les sujets abordés sont de temps à autre dérangeants mais la firme sait amener les choses, à l’instar de la réflexion sur le snuff movie, aussi pertinente que dans un certain 9mm.

Pour le reste, les objectifs à atteindre sont souvent très simples et quelques répétitions demeurent. Si nous pouvons reprocher certains aspects moins complets que dans The Witcher 3, nul doute que nous sommes face à un sérieux prétendant. Le style y est, et c’est finalement tout ce qui compte. Le script sait vous emmener tout en vous donnant l’impression que cette société existe depuis des lustres et qu’elle persistera, que vous soyez de ce monde ou non.

L’alchimie est juste incroyable et l’illusion fait des merveilles. Le constat est-il valable pour le gameplay? Partiellement, au sens où celui-ci fait le job et se montre riche, accusant quelques faiblesses çà et là. En soi, nous sommes confrontés à un véritable RPG à la première personne, et non l’inverse. Si nous insistons tant là-dessus, c’est uniquement pour qu’il n’y ait pas de tromperie sur la marchandise. La vue FPS est un choix parfaitement assumé et qui nous régale, sans chercher à boxer dans la même catégorie des ténors du genre.

En effet, plusieurs options s’offrent à vous : le piratage, le càc, la discrétion ou les bonnes grosses fusillades. A vous de déterminer au mieux votre approche, Cyberpunk vous permettant d’observer votre environnement afin de mieux appréhender chaque situation. Cela est autorisé (comme nous l’évoquions plus haut) grâce au level design de fou furieux qui sait parfaitement exploiter les espaces. Plusieurs niveaux de difficulté vous sont offerts mais globalement, en prenant le temps de ne pas faire n’importe quoi, le défi est largement faisable. Et même si on peut reprocher un hacking un peu simpliste ou des pétoires qui manquent parfois de peps, chaque situation est grisante et permet de s’impliquer avec passion, tout en retenant son souffle.

La lettre de Cyber rit

Là où Cyberpunk 2077 va plus loin que Deus Ex, c’est dans sa capacité à vous orienter pour un choix d’augmentations pertinentes. Tout l’aspect Role Playing Game en dépend! Forcément, le début donne le “la” avec une personnalisation très complète de votre avatar (même si on cherche encore l’intérêt de changer la taille de son pénis mais bon, passons!) mais c’est à force de progresser que tout le potentiel se dévoile. Les implants seront donc indispensables afin de vous fournir des bonus et à vous de les choisir avec attention. Chez les bien-nommés “charcudocs”, il faudra donc réfléchir aux spécificités de votre personnage. Chaque membre est personnalisable et certaines possibilités dépendent aussi de vos stats. Un atout à exploiter à 100%!

Les compétences seront également à distribuer avec efficacité, tout comme la répartition de vos points d’expérience, de la constitution à l’intelligence en passant par le sang-froid, les réflexes ou la technique. Chaque action fera progresser les branches respectives. Planquer un corps? Vous évoluerez dans l’infiltration. Facile d’accès et tout bonnement addictif.

Si ici, nous avons plutôt opté pour un périple hybride, c’est parce qu’il fallait bien diversifier les approches et ce parti-pris fut payant, tant Cyberpunk propose un récital sans énorme bémol malgré une introduction poussive au possible. Le corps-à-corps en est la meilleure illustration: si, d’entrée, cela n’est pas fort sexy, l’apprentissage fait des miracles et vous obtiendrez de la satisfaction à chaque fois que vous cognerez ces sots qui ont eu le malheur de s’opposer à vous. Nous sommes loin d’une proposition grandiloquente, c’est une certitude. Impossible cependant de nier l’efficacité du deal.

Bien sûr, nous reconnaissons la facilité du cache-cache où les moyens de détourner les gardes de leurs rondes ne sont pas d’une originalité folle. Qu’importe finalement car l’amusement est de mise. L’IA pourrait certainement être meilleure; dans le feu de l’action, nous y prêtons moins d’attention. Si les ennemis oublient un peu vite votre présence, il ne faut pas oublier que c’est un leitmotiv dommageable dans énormément de productions. En ce sens, Cyberpunk ne réinvente pas la roue mais tient sur des acquis durables qui l’écartent de toute humiliation.

L’équipement sera également votre fidèle allié et si vous voulez survivre, il va falloir surveiller ses objets. Le système de craft est lisible et personnaliser ses joujoux ne prend que peu de temps. Entre un silencieux ou une meilleure visée, à vous de trancher! En revanche, certaines fringues frôlent avec le kitsch et malheureusement, il arrivera plus d’une fois que vous soyez habillé comme un sac, ne serait-ce que pour l’efficacité statistique puisque vos points de protections dépendent de ça. Sans trop de conséquences cela dit, si vous savez jongler avec les fameux implants… A vous de gérer votre inventaire, tout comme vos potions pour vous remettre sur pied ou obtenir divers buffs.

Johnny, s’il veut, glande

“Et l’exploration dans tout ça?”. Celle-ci est grandement facilitée par la puissance de la machine, qui permet de raccourcir au maximum les temps de chargement. Le fast-travel est également bien appréciable. Et si vous souhaitez parcourir les routes, à vous de voir. Marcher ou rouler, telle est la voie! Si les voitures ont la fâcheuse tendance à se comporter comme des savonnettes tout en manquant terriblement de souplesse, les phases à 2 roues sont bien plus sympathiques et vous trouverez plus aisément votre bonheur de ce côté-là.

Flâner est d’ailleurs vivement conseillé pour vraiment ressentir l’essence de Cyberpunk 2077 qui offre tellement de moments intenses et inspirés qu’on se demande comment il est possible de tout réaliser. Rassurez-vous: le jeu est généreux et ne vous laisse que très rarement en plan. Vous serez toujours plus ou moins guidé et votre téléphone sera votre meilleur des indicateurs. L’alternance jour/nuit vous offre également un champ des possibilités bien différent et vous vous surprendrez à apprécier cette ville qui ne dort jamais.

Se spécialiser, jouer les gros bras, se montrer bienveillant…tout cela compte et vos relations avec les autres ont une place conséquente, chaque voie empruntée en fermant d’autres. Vos réponses et vos méthodes feront le reste… L’amitié, la confiance et même l’amour sont des éléments indispensables qui façonnent votre vision du jeu et les conséquences directes qui vous amènent à des conclusions parfois carrément opposées.

Cyberpunk 2077 est donc bien le jeu que nous avions espéré après les diverses douches froides, voire glaciales, subies depuis des mois. Le suivi des développeurs a été réellement bénéfique et le fait de pouvoir jouer dans des conditions bien meilleures ne manque pas d’exposer encore plus les grandes qualités du soft qui se hisse dans le top de sa génération. Il a fallu faire le dos rond pour mieux se relever et remonter sur le ring.

Dans l’espoir de décrocher le titre, assurément.

Cyberpunk 2077 est passé par tellement de stades! Finalement, le voici enfin particulièrement bien exploité sur consoles next-gen après avoir passé des mois au mitard, dans l’obscurité des critiques de plus en plus violentes.

Farouchement décidés à montrer que le talent ne s’enfuit pas si facilement, les membres de la team CD Projekt ont su se retrousser les manches afin de redorer le blason de leur rejeton.

Mieux: ils peuvent aujourd’hui sortir les muscles! Si Cyberpunk n’est pas forcément l’illustration du gameplay sans aucune faille, il dispose de cette capacité à faire fonctionner tout ce qu’il entreprend sans viser le superflu. Cela se fait aux dépens de sa longévité qui n’excède pas les 25 heures en ligne droite.

Il serait toutefois dommage de se précipiter car le dernier-né du studio polonais est conçu pour ne pas seulement être joué mais pour être vécu. C’est ainsi que la diégèse présentée nous happe petit à petit pour nous marquer au fer rouge, rappelant que la grandeur d’un produit se mesure aux souvenirs qu’il vous laisse.

Si les aspirations pouvaient paraître démesurées, nul doute que le plus dur est passé pour la création qui peut désormais se gargariser d’être l’une des plus avant-gardistes de son temps, tout en puisant ses inspirations dans les classiques sans jamais virer dans la pâle copie ou la médiocrité.

Après avoir longtemps joué avec nos nerfs, le jeu tant attendu est enfin là. Néanmoins, on ne badine pas avec l’amour. C’est un enseignement qu’il faudra garder à l’esprit lors du développement du désormais annoncé The Witcher 4.

La répétition fixant la notion, on ne saurait que trop croire que le message a clairement été entendu…

Un énorme merci à CD Projekt de nous avoir permis de tester le jeu pour en faire une critique.

Merci d’avoir pris le temps de lire notre critique du jeu Cyberpunk 2077 (next-gen). N’hésitez pas à nous donner vos avis sur ce jeu dans la section commentaire, ci-dessous!

No Bloody Knows
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No Bloody Knows

Sorte de mixture issue des années 80 et 90, le No Bloody Knows, ou le NBK pour les plus pressés, se consomme en duo. Une facette double qui trouve son inspiration dans l'indie ou les productions à moindre budget. Un accent marqué du Nord de la France, une passion pour le Beat'em Up et une envie de découvrir ce que la passion a de plus beau : la créativité! Un plaisir de partager notre expérience car nous tous, nous sommes la Pop Culture.

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