Critique: Sherlock Holmes: Crimes & Punishments
Voici notre critique du jeu Sherlock Holmes: Crimes & Punishments, testé sur Nintendo Switch:
Genres: Aventure, enquêtes et réflexion
Développeur: Frogwares
Date de sortie: 3 Février 2022
Disponible sur PS3, PS4, Xbox 360, Xbox One, Nintendo Switch et PC
‘’Élémentaire mon cher Watson’’ Vous avez surement déjà entendu cette phrase mythique, qui rappelle notre bon vieux Sherlock Holmes et son meilleur ami John Watson. Sans le vouloir, ces personnages sont connus par beaucoup de personnes, et ce grâce aux livres, films, ou tout autre plateformes exploitants les talents de notre cher inspecteur. Cependant, comment est-il possible de tirer partie de la connaissance de Sherlock Holmes en matière d’enquêtes, pour en faire un jeu vidéo ? Voyons voir ensemble ce que vaut ce Sherlock Holmes: Crimes & Punishments !
Avant d’aller plus loin, je tenais à préciser que pour le présent test, j’ai joué à la version Nintendo Switch, qui est sortie le 3 février dernier. Cependant, il faut tenir compte du fait que le même jeu est sorti il y a plusieurs années, en 2014 plus précisément, sur toutes les précédentes consoles. Il faut donc partir en ayant en tête que tout ce que je dicterai dans ce test, touche la version Nintendo Switch précisment.
Sherlock Holmes: Crimes & Punishments, est un jeu d’aventure linéaire, où on doit venir à bout de plusieurs enquêtes à l’aide d’indices ou d’autres éléments. En tenant compte de cette information, sachez que je ne dévoilerai pas d’éléments qui vont spoiler le jeu. Toutes les informations et/ou photos que vous verrez dans la suite du test, seront libres de spoils, du moins sans importance pour l’avancement du jeu.
Scénario (histoire)
Dans Sherlock Holmes, vous aurez à résoudre pas une, pas deux mais bien six enquêtes, qui ne sont pas interreliées à proprement dit. Enquêtes sur des meurtres, sur la disparition d’un train fantôme, ou même sur des vols, plusieurs types de crimes seront à élucider au courant de votre aventure.
Dans ce jeu, il n’y a pas d’histoire principale d’un bout à l’autre de l’aventure. Le titre est composé en 6 différentes enquêtes qui s’enligneront les unes après les autres, à l’aide de quelques passages cinématiques, qui viendront mettre en scènes les prochaines enquêtes.
Pour ne pas risquer de vous dévoiler des spoils, je n’irai pas plus loin dans cette section. Par contre, je peux conclure en disant que vue la diversité des différentes enquêtes, vous retrouverez une certaine fraîcheur à chaque nouvelle enquête, et vous voudrez toujours en savoir plus sur le scénario de la quête en cours, mais aussi de la prochaine.
Jouabilité (gameplay)
Entrons dans le vif du sujet, soit la jouabilité du jeu.
Pour débuter, vous aurez 2 manières de vous déplacer dans ce jeu. Vous pourrez y aller avec un déplacement à la 3e personne (on voit notre personnage), ou bien, à l’aide d’une seule touche, vous pourrez passer en mode première personne (comme tout bon jeu de tir). Ce choix vous reviendra et n’a aucunement d’impacts directs, mis à part quelques lacunes au niveau de la caméra qui vont parfois vous nuire à certains endroits un peu plus étroits.
En début d’enquêtes, vous aurez une mise en scène qui vous expliquera le scénario à venir, ainsi que les premiers éléments à prendre en considération pour bien débuter celle-ci. Vous serez rapidement amenés à suivre une piste bien précise pour aller trouver les premiers indices de l’enquête. Pour s’y faire, quand vous passerez près d’un élément important lors de votre exploration, un texte d’action apparaitra vous permettant d’analyser plus précisément ce nouvel élément.
Certains indices demanderont d’activer certaines ‘’capacités’’ de notre valeureux détective, comme son sens de déduction un peu plus profond, ou même sa capacité d’imagination qui permettra au protagoniste de s’imaginer certains déplacements ou autres, pour faire avancer l’enquête. Cependant, petit bémol, l’activation de ces sens vous sera clairement démontrée à l’écran à l’aide d’un icone. Dans ce sens, je trouve que le jeu nous prend beaucoup trop par la main. Il aurait été bien qu’on puisse enlever cette fonction pour devoir trouver par nous même quand et où activer ces capacités spéciales.
Certains indices que vous inspecterez iront directement dans votre carnet de notes, où se trouve toutes les informations pertinentes que vous recueillerez au cours de votre enquête. Parfois, vous trouverez un objet que vous devrez manipuler dans tous les sens possibles, pour y découvrir un indice encore plus précis que l’objet lui-même. Par exemple, trouver un paquet de cigares, qu’on doit tourner dans tous les sens pour déceler une note inscrite sur le rabat du paquet. Vous vous surprendrez à retourner voir un objet 2 ou 3 fois pour bien le manipuler pour trouver LA fameuse indice manquante pour venir à bout de votre enquête.
Un autre aspect important du jeu, est le dialogue avec les personnages clés de l’enquête en cours. Comme tout bon détective, vous serez amenés à discuter avec les témoins, les suspects, ou toute autre personne liée directement au crime. Lors de vos dialogues avec ces dits personnages, vous pourrez sélectionner certains mots clés, ce qui amènera Holmes à poser une question bien précise pour récolter le plus d’informations possibles. Pendant votre discussion, vous aurez aussi la possibilité de scruter l’interlocuteur beaucoup plus en profondeur, pour bâtir un portrait précis de celui-ci. Vous devrez trouver un nombre d’éléments donnés (comme par exemple de beaux habits, une alliance, la barbe rasée, ou tout autre aspect qui pourra amener à une certaine déduction) pour réaliser le portrait précis du personnage. Suite à ce portrait, vous pourrez poser une question encore plus pertinente au personnage, qui aura un lien direct avec
l’enquête mais aussi avec son portrait que vous viendrez tout juste de construire. Cet aspect de bâtir un portrait du personnage est une excellente idée, mais encore une fois le jeu nous prend encore trop par la main pour trouver ces indices et il sera presque impossible de ne pas les trouver. Une bonne idée certes, mais qui finalement n’apporte pas grand-chose de plus.
À chaque fois que vous trouverez des indices importantes pour l’enquête, vous serez amenés à entrer dans la ‘’tête’’ de Sherlock Holmes. Quand vous serez dans cet endroit, vous y verrez vaguer toutes sortes d’indices flottantes. Vous pourrez essayer de faire des liens entre ces différents indices. Si le lien fait n’est d’aucune importance, il ne se passera rien. Par contre, si le lien que vous tentez de faire, fait naître un excellent point de vue, une certaine bulle sera créée et au cours de vos futurs découvertes, certains liens seront crées entre ces bulles pour au final en venir à la déduction finale pour incriminer le principal suspect du crime.
Au courant de votre enquête, vous pourrez vous déplacer entre plusieurs endroits différents pour aller chercher le plus de témoignages, d’objets et/ou d’indices possibles pour résoudre celle-ci. Ces déplacements seront rapides car vous n’aurez qu’à sélectionner le lieu voulu dans votre carnet de note. Pour chaque enquête, vous pourrez explorer trois à quatre lieux différents, donnant ainsi une belle diversité au niveau des endroits à visiter.
Après avoir amassé tous les éléments possibles pour résoudre vos enquêtes, vous pourrez voir les différents liens qui se sont créés entre vos déductions et vous pourrez ainsi déterminer le coupable du crime. Après une petite mise en scène incriminant le dit suspect, vous aurez un choix moral à faire ; incriminer officiellement le suspect, ou le discriminer du crime actuel. Le choix que vous ferez n’aura aucun impact en bout de ligne, mis à part une note qui vous indiquera de quel côté votre sens moral penchera le plus.
Graphisme
Entrons maintenant dans le côté un peu plus ‘’sombre’’ du test, soit les graphismes du jeu. Cette version testée est un portage Nintendo Switch du jeu principal qui lui est sorti il y a 8 ans. Pour les bienfaits du test, je suis allé voir des images du jeu sur les autres consoles.
Premier constat dès qu’on débute le jeu, on peut voir le manque cruel de performance venant de la console hybride de Nintendo. Sur les autres consoles, le jeu roulant sur le moteur graphique Unreal Engine 3 était très beau visuellement parlant, surtout pour un jeu de 2014. Cependant, même 8 ans plus tard, le portage sur Nintendo Switch apporte son petit lot de problèmes. D’énormes ralentissements lors de certains moments, des textures grossières et une distance d’affichage peu profonde sont les principaux exemples des problèmes de graphismes liés à la performance de la Nintendo Switch.
Ces aspects un peu plus négatifs, se font encore plus sentir en mode ‘’docké’’. Si vous voulez que le jeu soit plus performant au niveau graphique, je vous suggère fortement d’y jouer en mode portable.
En revanche, il n’y a pas que du négatif à ce niveau. On retrouve de très beaux paysages et environnements variés lors de notre aventure. La modélisation des personnages est aussi bien réussie, malgré le manque d’émotions de ceux-ci. Certains environnements sont très riches et viennent un peu plus flatter la rétine, nous aidant à passer un peu plus au-dessus des défauts techniques de ce portage sur Switch.
Bande sonore
Côté bande sonore, le jeu réussi quand même bien à ce niveau. L’ambiance sonore des différents lieux est relativement bien réussie. Par exemple, quand vous serez à l’intérieur du poste de police, vous serez parfaitement immergés par l’ambiance sonore qu’apportera le titre à l’aide de dialogues lointains, de différents bruits de travail de bureau, de portes de cellules qui se ferment, et j’en passe. Selon moi, l’immersion au sein des différents environnements se fait principalement à l’aide de l’ambiance sonore, beaucoup plus qu’au niveau visuel.
Cependant, il y a un petit bémol à ne pas négliger. Lors des différents dialogues, vous remarquerez un manque de tonalité et d’émotions de la part des différents personnages. Le ton est neutre, et ne change que rarement durant un dialogue, et ce même s’Il y a un revirement de situation. Un petit point qui aurait pu être un peu plus exploité, de manière à trouver certains indices importants selon la tonalité de voix ou des sentiments éprouvés sur le visage des suspects, selon les diverses discussions.
Autre petit fait cocasse que j’ai remarqué… En début de jeu, on peut croiser entre 5 et 10 gendarmes lors de notre exploration, et bien le dialogue entendu est exactement le même pour chaque NPC, autant au niveau du texte que de la sonorité de leur voix.
Durée de vie
Si vous êtes du genre à chercher tous les racoins du jeu pour trouver tous les indices, écouter tous les dialogues pour en savoir le plus possible, vous en aurez pour au moins une vingtaine d’heures de jeu pour venir à bout des 6 enquêtes proposées. Une durée de vie plus que raisonnable pour ce type de jeu.
Le fait que chaque enquête soit d’un style différent, aide beaucoup à ce que le jeu ne tombe pas dans la redondance.
Frogwares n’en était pas à son premier jeu Sherlock Holmes avec celui-ci. L’équipe a réalisé beaucoup d’autres jeux du même genre, avec le même protagoniste et les jeux méritent tous le détour. Je vous conseille fortement de les tester si vous aimez ce style, bien entendu.
Étant un grand fan de l’univers Sherlock Holmes en général, j’ai bien apprécié mon expérience. Mélangeant le jeu d’aventure, d’exploration mais aussi avec un côté plus histoire interactive, je me suis bien fait prendre en me pensant bien souvent moi-même un détective de renom.
Voici un résumé des points forts, mais aussi des points faibles du titre :
Positifs :
- Ambiance sonore remarquable
- La manipulation d’objets pour trouver des indices plus précis
- La modélisation des personnages bien réalisée
- Une très bonne durée de vie
- Le mode portable (qui reste la meilleure façon de jouer selon moi)
- Avoir le sentiment de vraiment avancer dans notre enquête quand on fait des liens entre les différents éléments/preuves trouvés
- Les différents puzzles pour découvrir certains indices (des crochetages de serrures, de la chimie pour déchiffrer des textes effacés, des manipulations d’objets sur des empruntes, et j’en passe)
Négatifs :
- Le côté graphisme qui s’essouffle énormément. Comme des textures grossières, ou bien le visuel qui disparait et réapparait sans crier gare, les distances d’affichage difficiles, et de solides ralentissements lors de certains passages. Tout ça lié soit au portage du jeu, ou à la performance limitée de la Nintendo Switch, car sur les autres consoles, ce côté négatif se fait beaucoup moins ressentir
- Le jeu nous prend beaucoup trop par la main. Le jeu nous apporte toujours au bon endroit, à regarder avec la bonne capacité spéciale, et nous ne pourrons pas avancer plus loin dans le jeu si on ne trouve pas LA chose que le jeu nous oblige à trouver. Nous n’avons donc aucune chance, ou presque, de rater une enquête
- L’ergonomie du carnet de note aurait pu être revue pour faciliter le déplacement dans celui-ci
- La caméra peut parfois devenir très dérangeante lorsqu’on recherche des indices dans un endroit un peu plus étroit, surtout en mode 3e personne
En conclusion, si vous aimez les jeux d’aventure et d’enquêtes, et si vous êtes en mesure de passer par-dessus le côté graphisme du jeu, je vous conseille fortement à vous laisser tenter par Sherlock Holmes: Crimes & Punishments.
Par contre, si vous êtes du genre à vouloir un jeu propre, presque sans défaut, et d’un style avec beaucoup plus d’action, je vous conseille fortement de passer
Un énorme merci à Frogwares de nous avoir permis de tester le jeu pour en faire une critique.
Merci d’avoir pris le temps de lire notre critique du jeu Sherlock Holmes: Crimes & Punishments. N’hésitez pas à nous donner vos avis sur ce jeu dans la section commentaire, ci-dessous!
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