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Critique: Astérix et Obélix : Baffez-les Tous!

Voici notre critique d’Astérix et Obélix: Baffez-les Tous!, testé sur PS4:

Genre: Beat’em Up
Développeur: Mr Nutz Studio
Date de sortie: 2 décembre 2021

Disponible sur PS4, Xbox One, Nintendo Switch et PC

Il y a toujours ce qui relève de l’ordre du fantasme et ce qui persiste dans le temps. Le cas d’Astérix? Aucune question ne se pose. L’œuvre issue des esprits géniaux des regrettés René Goscinny et Albert Uderzo traverse les âges, faisant travailler les zygomatiques de plusieurs générations. Et cela fait un moment que la licence est déployée en cascade : dessins animés, films, figurines, jeux vidéo…

Si aujourd’hui le flambeau est repris par Jean-Yves Ferri et Didier Conrad, de nombreuses déclinaisons existent et il faut bien reconnaître qu’elles sont légion. Avec, malheureusement, un bon nombre de catastrophes industrielles que nous aimerions oublier (suivez notre regard…).

Quoi qu’il en soit, pour nous les old-timers du gaming, le graal se situe sur arcade en 1992 avec un Beat’em Up assez basique et tellement jouissif! Doté d’une ambiance magistrale et de graphismes à couper le souffle, l’essai est devenu un classique qui fait encore chavirer les mémoires. Certes, plusieurs studios ont tenté d’autres choses, avec plus ou moins de succès. On se souvient de l’infâme The Great Rescue sur les consoles Sega par exemple, tandis que les versions XXL se sont toujours démenées, avec un succès qualitatif relatif.

Retour aux sources du genre pour Microids qui a eu la chouette idée de faire appel à Mr Nutz afin d’enjoliver le nouvel horizon de nos Gaulois favoris.

Seulement, vouloir ne suffit pas et c’est lorsque le pad parle que le jugement démontre toute sa pertinence.

Et c’est avec une petite note de nostalgie que nous vous faisons part de notre ressenti ponctué d’émerveillements…et de déceptions.

Les sandales machins

On ne vous fera pas l’affront de vous exposer l’historique des péripéties de nos 2 compères, celles-ci faisant désormais partie intégrante du folklore mondial. Astérix est une image rassurante, aussi réconfortante pour les anciens que innovante pour le reste. Point de perdition ici, nous naviguons en terrain connu au sens où Baffez-les tous! dispose d’un scénario pour le moins…anecdotique.

Ainsi, il s’agit d’un medley de différents albums s’étalant sur 6 chapitres et force est de constater que le procédé est très frustrant. Pour faire avancer l’histoire, vous aurez droit à des morceaux choisis de quelques bandes dessinées (Astérix chez les Corses, chez les Bretons, en Hispanie…) avec des dialogues percutants mais charcutés car il n’y a aucune contextualisation.

On se contente donc de passer d’un monde à l’autre pour envoyer des gifles à tout-va et cela s’arrête ici. Même si nous admettons que l’essentiel d’un beat ne réside pas dans son récit, porter le sceau de Dargaud implique une certaine responsabilité en la matière. Or, aucun effort n’est fait pour des raisons obscures.

On se consolera en revanche aisément en admirant le travail “fait à la main” piloté par Philippe Dessoly qui, en plus de prouver que sa verve est intacte (aaaah ce Toki!), démontre qu’il est capable d’intégrer l’essence d’un ouvrage pour lui rendre sa considération. Les personnages sont tout bonnement superbes et, malgré quelques différences, ils font honneur à l’esprit d’origine. Les mimiques transpirent l’humour bon enfant et cela se ressent également in-game.

Boeffetgrafix

Les trailers ne pouvaient en aucun cas nous mentir : Baffez-les Tous! est juste magnifique et redore le blason de la réalisation faite “à l’ancienne”, loin du numérisé trop envahissant. Les environnements sont splendides en dépit d’une utilisation récurrente et abusive. Si la forêt ou encore le bateau nous enchantent au début, au bout de la 5ème fois, la lassitude prend du volume.

Il en est de même pour les sprites: tout est incroyable, de la démarche aux expressions. La BD prend vie avec une accentuation de ce sentiment par les effets visuels comme les fameux “Aïe”, “Paf” ou encore “Bing”.

On pourrait, en faisant étalage d’un chauvinisme important, reprocher le manque de diversité d’une partie du « bestiaire » (notamment pour le modèle Normand unique). Mais nous ne pouvons nier les immenses vertus de la production. Des Romains aux brigands, la panoplie envoûte et surprend toujours. Il est juste dommage de voir les arrière-plans sans vie, là où on aurait aimé observer des événements se dérouler à l’instar de Soldats Inconnus : Mémoires de la Grande Guerre, Streets of Rage 4 ou Mother Russia Bleeds.

On ne boudera pas notre plaisir mais cela aurait rendu l’atmosphère encore plus juste. Toutefois, cette dernière est bien amusante même si, hélas, elle n’atteint pas la grâce du titre arcade. Bien sûr, il faut savoir faire le deuil de cet épisode sauf que, quasiment 30 ans après, celui-ci tient encore la dragée haute à Baffez-les Tous!

Cela témoigne-t-il d’une excellence avant-gardiste ou d’une insuffisance contemporaine? Sûrement un peu des deux. Néanmoins, l’honnêteté reste prioritaire: le jeu tourne comme une horloge en dépit d’un nombre impressionnant d’ennemis à l’écran et étonne grâce à ses couleurs chatoyantes et ses dégradés subtils.

Chapeau bas!

Susàlennemix

Si nous en venons à évoquer la quantité d’opposants, c’est en raison de vagues régulières composées de mobs aux capacités différentes. Pendant que vous serez occupé au càc, certains lâches vous balancent des javelots à la tronche afin de vider votre barre de PV. Il y a donc, au-delà de l’aspect un peu bourrin, une dose de stratégie qui donne du piment aux affrontements qui en ont bien besoin. Nous sommes pile-poil à la frontière entre le Musô et le Beat’em Up en 2D, ce qui donne une identité attachante à Astérix et Obélix: Baffez-les tous!

Du moins au début car tout se paie. En effet, même si les 45 premières minutes sont sympathiques, on se rend compte que rien n’évolue et que toute la partie sera similaire à ce que vous voyez au démarrage. Les situations radotent et cela n’est même pas camouflé, certains boss étant réutilisés plusieurs fois sans changement de patterns. Alors oui, ils peuvent s’avérer coriaces mais à la longue, les défier ne représente aucun enjeu.

Il y a bien quelques surprises mais cela est insuffisant pour maintenir le rythme inégal, d’autant plus que le soft est relativement long pour le genre (comptez environ 4 heures pour une run). De surcroît, la difficulté est variable et dispose de 4 options dans le menu. Cependant, celle-ci est parfois factice, souffrant du “syndrôme Double Dragon IV”: on vous met face à de nombreux belligérants pour vous faire croire que c’est dur.

Cela ne soustrait pas le divertissement pour les plus jeunes mais cela ne motivera pas les puristes du BTU à s’adonner au scoring, disponible une fois l’aventure bouclée une première fois. Heureusement, l’alternance des niveaux longs et courts parvient à masquer un peu cet écueil mais que cela est poussif! On misera un peu sur les mini-jeux, pas indispensables mais qui ont le mérite de donner un peu de variété et de souffler entre 2 séances de castagne.

Gaule keeper

Le postulat de départ est très limpide: que vous soyez en solo ou accompagné, si un des personnages succombe, vous retournez au début du stage. Impitoyable, la règle s’applique à la lettre et nous pensons sincèrement que c’est une sage décision. De plus, et cela constitue le point fort de ce Astérix et Obélix à notre sens, l’expérience est totalement différente si vous jouez à 2.

En effet, en solo, vous pourrez switcher entre les 2 Gaulois et si la santé diminue pour l’un, alors vous pourrez poursuivre avec l’autre, le temps de trouver un soin salvateur (sous forme d’aliment, bien entendu!). A 2, vous devrez vous accorder car les moyens de remonter vos PV sont précieux. Et particulièrement bien placés! Pas d’entourloupe et un friendly-fire désactivé pour mieux envoyer des tartasses bien senties.

En dépit d’une gestion étrange de quelques hitboxes, le ressenti est bon. Les possibilités sont simples et assez variées si on considère le jeu conçu pour “tout public”. Entre les frappes normales, les spéciales qui consomment des éclairs (il y en a 5 en tout) à rétablir en cognant, le saut, la garde et le bouton pour ramasser des objets, le contrat est rempli. Cependant, certains mouvements sont cheatés, comme ce dash destructeur. Pourtant, tout doit être calculé mais on finit souvent par des tentatives brouillonnes en se disant que ça passera. Ce qui arrive dans la majeure partie des cas! Par contre, aucune perspective d’évolution n’est à prévoir. Alors OK, les movesets des 2 bagarreurs sont distincts et…c’est tout.

De fait, nous avons tendance à oublier la protection salvatrice pour rentrer dans le tas sans trop réfléchir. Comme nous l’évoquions, attention à ne pas trop se brûler les ailes à force de foncer tête baissée! Car de temps à autre, cela vous desservira fortement. On pense notamment aux plus jeunes qui auront tendance à vouloir tout éclater et qui pourraient vite connaître quelques déconvenues. On notera aussi l’absence d’une furie qui aurait été appréciable!

Enterrainsconnus

La charte est donc sans équivoque: tout est pensé pour passer un bon moment en famille, sans chercher à rivaliser avec des opus de la trempe d’un River City Girls. Cela provoque quelques errements. En outre, cela ne vous prendra que quelques secondes pour appréhender le gameplay qui, s’il ne brille en définitive pas par sa richesse, est une invitation à la découverte du genre.

C’est pourquoi il est assez ardu de juger correctement Astérix et Obélix: Baffez-les Tous! En le considérant comme un pur Beat’em Up, nous avons là un produit moyen qui souffre de carences trop flagrantes pour s’élever au rang d’incontournable. En choisissant l’angle du jeu sans prétention et accessible à tous, alors la marchandise livrée est conforme à ce que nous sommes en droit d’attendre. En un mot comme en cent, le bilan est mitigé.

Pour en finir avec cette critique, sachez que les doublages, fâcheusement absents lors des cinématiques, font des merveilles. D’accord, il y a une forme de redondance mais certaines répliques sont plutôt drôles et bien agencées. Les comédiens Jean-Claude Donda et Guillaume Briat assument l’héritage laissé par Roger Carel et Pierre Tornade avec aisance et talent. Une performance qui nous laisse un goût de trop peu!

Le sound-design quant à lui fait le job impeccablement, soutenu par une OST en retrait mais suffisamment travaillée pour ne pas devenir saoulante. Le tout participe au climat enjoué de Baffez-les Tous! entre impacts rigolos, cris des Romains battus et bruitages de l’environnement. Un gros plus qui donne l’envie de se lancer dans quelques sessions, brèves de préférence.

Histoire d’avancer avec ses cadets ou ses enfants afin de partager ensemble la transmission d’une série devenue culte!

Astérix et Obélix: Baffez-les Tous! est une désillusion pour celles et ceux qui recherchent le frisson du Beat’em Up. Trop limitée et pas assez choyée, la jouabilité prend de sérieux coups de pelle dans les dents lorsqu’il s’agit de montrer les muscles, au grand dam du fan de baston. La récursivité est bien trop présente et la production ne s’en cache même pas.

Pourtant cela saute aux yeux et cela a pour conséquence de laisser certains gamers sur le bord du chemin, désappointés par une formule toute faite qui ne bougera pas d’un pouce.

Au contraire, si vous recherchez une expérience ouverte à un large auditoire, alors Astérix et Obélix est fait pour vous, lui qui se marie si bien aux parties simples et sans prises de tête. Un jeu “pour la famille” qui hantera les esprits grâce à son esthétisme léché mais qui ne marquera pas l’histoire au fer rouge.

Cela laisse bon nombre de regrets tant l’annonce post-XXL avait généré des espoirs immenses, notamment pour vos serviteurs. Nous nous contenterons de cette denrée un peu chiche, qui laisse place nette à une éventuelle suite qui pourrait gommer les maladresses de jeunesse de cet épisode.

C’est finalement tout le mal que nous souhaitons aux développeurs qui, s’ils peuvent s’enorgueillir d’un hommage très respectueux de l’âme de la bande dessinée, ont encore une belle marge de progression afin de nous faire vibrer.

Nous n’attendons que ça, sachant que le genre est propice à retranscrire à merveille les empoignades de nos 2 héros favoris!   

Un énorme merci à Microids de nous avoir permis de tester le jeu pour en faire une critique.

Merci d’avoir pris le temps de lire notre critique du jeu Astérix et Obélix : Baffez-les Tous!. N’hésitez pas à nous donner vos avis sur ce jeu dans la section commentaire, ci-dessous!

No Bloody Knows
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No Bloody Knows

Sorte de mixture issue des années 80 et 90, le No Bloody Knows, ou le NBK pour les plus pressés, se consomme en duo. Une facette double qui trouve son inspiration dans l'indie ou les productions à moindre budget. Un accent marqué du Nord de la France, une passion pour le Beat'em Up et une envie de découvrir ce que la passion a de plus beau : la créativité! Un plaisir de partager notre expérience car nous tous, nous sommes la Pop Culture.

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