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Critique: Agatha Christie – Hercule Poirot: The First Cases

Voici notre critique d’Agatha Christie – Hercule Poirot: The First Cases, testé sur PS4:

Genre: Jeu d’enquête
Développeur: Blazing Griffin
Date de sortie: 27 septembre 2021

Disponible sur PS5, PS4, Xbox Series, Xbox One, Nintendo Switch, PC et Stadia

Site Web Officiel

Aaaaah Hercule Poirot! Personnage incontournable, icône élevé au rang de Légende, héros traversant le temps…

Les qualificatifs sont bien trop nombreux pour tous vous les citer. Toutefois, impossible pour les gredins que nous sommes de le nier: le bougre est bel et bien entré dans la culture populaire au sens noble du terme. Issu du prolifique cerveau de la regrettée Agatha Christie, notre détective un poil outrecuidant dispose d’un charme singulier et d’une morale sans faille.

Fort de sa célébrité, ce dernier a connu autant de supports que d’adaptations. Pour la littérature bien sûr mais également la bande-dessinée, le jeu vidéo, le grand écran et la petite lucarne. Notre diable rouge est partout!

Et si, au demeurant, vous nous permettez une petite digression: rien de tel qu’un John Malkovich en forme pour exprimer la puissance de la personnalité du protagoniste, avec quelques nuances bienvenues néanmoins.

Bref, tout cela n’est qu’un modeste préliminaire pour vous présenter notre sujet du jour, Hercule Poirot: The First Cases. Si, de mémoire, nous avons essentiellement retenu l’adaptation du roman Le Crime de l’Orient Express, où le joueur n’incarne même pas le fin limier, Artefacts Studio, sous la houlette de Microids, avait tenté l’aventure avec The ABC Murders. Bien que celui-ci s’apparente de très près à la série des Sherlock Holmes, le résultat se montrait correct grâce notamment à une ambiance et une narration soignées.

Même éditeur mais nouveau capitaine à la barre: Blazing Griffin, loin d’être des rookies du genre, pour un changement radical d’atmosphère. 

Alors, plutôt Guillaume De Baskerville ou Inspecteur La Bavure?

Les 12 “Poirot” d’Hercule

Ne vous laissez pas tromper! Si Hercule Poirot: The First Cases manque clairement de moyens financiers, les développeurs n’oublient pas la malice. Certes, les tares techniques montrent le bout de leur pif sale. Aliasing, textures simples, animations moyennes voire inexistantes et lenteur globale. Cependant, seul ce dernier constat se montre parfois pénible car le jeu est tout de même relativement long. Ne vous sauvez pas les amis! Tout cela est contrebalancé par un sacré savoir-faire.

Les visages peu expressifs? Il suffit d’afficher des portraits réussis durant les dialogues. Des limitations? Alors il faut penser les zones, quitte à les réduire, pour qu’elles soient riches de détails. La vue isométrique est également pertinente. En ajoutant des couleurs chatoyantes, la magie opère et nous permet de vous balancer à nouveau notre leitmotiv chéri: sans raffinement, la beauté n’est rien. Et c’est le paradoxe délicieux de cette œuvre! En observant, nous finissons par trouver le jeu plutôt joli bien qu’à des millénaires de ce qui est réalisable aujourd’hui, même par des studios plus modestes.

L’accent a été mis sur un climat très respectueux des livres grâce notamment à son personnage central. Nous vivons les débuts de notre jeune Hercule, au sein de sa Belgique natale, qui rencontrera bon nombre d’obstacles pour la résolution de ses enquêtes. Du clin d’œil, de la référence parfois légèrement “too-much” (c’est qu’on l’aime bien le Shakespeare!) et un respect des codes initiés par dame Christie. Tout est parfaitement en place et nous avons cette sensation de traverser un roman. Ni plus, ni moins.

Dommage que quelques coquilles se glissent dans la traduction française en dépit de son mérite; en outre, ne boudons pas notre plaisir car cela n’entache en rien l’écriture qui est de qualité. Tenu en haleine, le joueur pardonnera quelques lacunes de rythme pour mieux se concentrer sur la trame, histoire de comprendre tous les tenants et aboutissants. Certaines situations pourraient paraître téléphonées mais il n’en est rien et nous sommes souvent pris à revers. C’est ce que nous attendons finalement et le principal est assuré comme il se doit.

Christie and the queens

Pour assurer une transposition parfaite, Hercule Poirot: The First Cases mise sur un sound-design de qualité. Si les bruitages sont minimalistes, cela permet de ne pas perturber l’équilibre. L’OST n’est probablement pas celle qui restera dans les annales mais force est de constater que le job est fait. Finalement, le fait qu’elle ne soit pas envahissante est un choix intelligent. 

La production montre aussi ses muscles saillants en ce qui concerne le doublage. En français ou en anglais, c’est tout simplement une réussite et cela fait vivre les PNJ, dispersant ce sentiment de vide d’âme. Les intonations sont suffisamment crédibles pour nous bluffer et nous ne demandons qu’à y croire. Les exagérations sont mineures et subtilement placées pour définir le fossé entre l’aristocratie et la plèbe, dont les droits et les mœurs diffèrent.

Point de vue lisibilité, rien à redire non plus. Tout est limpide in-game et s’il faut un temps d’adaptation pour les menus, tout devient intégré au fur et à mesure (nous y reviendrons). Certains pesteront éventuellement contre la profusion des icônes d’action mais tel est le parti-pris des créateurs: l’accessibilité. De plus, n’oublions pas qu’il s’agit d’un point’n’click jouable sur nos consoles de salon.

Nous évoquerons encore un effet de zoom/dezoom pas indispensable ou encore une volonté de diversité graphique au milieu d’un environnement restreint mais finalement, nous pensons que la production est transparente: accepter quelques sacrifices pour mieux s’enorgueillir des réussites disséminées çà et là. Un enrobage séduisant et une direction artistique travaillée pour un résultat honorable. 

Cases et mire

Le gameplay, s’il est loin d’être désagréable, fait trop souvent preuve de faiblesse. Entendons-nous bien: on ne parle pas d’erreur(s) mais plutôt de manquement. Pourtant tous les ingrédients sont réunis pour que la soupe soit onctueuse. Recherches, discussions, déductions et on en passe. De ce point de vue, la charte est parfaitement respectée.

Seulement, le bât blesse à maintes reprises. D’une, lorsque vous examinez les objets, ne vous attendez pas à un savant travail méticuleux sur l’observation de ceux-ci. C’est trouvé et cela est dans la boîte, point barre. A la limite, ce n’est pas bien grave mais cela donne la feuille de route: ce ne sera pas bien difficile et certaines aficionados des enquêtes risquent de traverser Hercule Poirot: The First Cases avec une facilité déconcertante.

Pour le reste, il s’agira de suivre un ordre établi, car le jeu est linéaire. Cela ne pose pas vraiment de souci en soi. Cependant, c’est une donnée à ne pas négliger avant l’achat. Entre les dialogues, dont certains sont bien savoureux, et l’appât du détail, vous aurez de quoi faire. Chercher les indices, c’est bien. Néanmoins, il faudra faire mieux que cela!

L’idée est, sans surprise, de faire le lien entre ce que vous avez vu et ce que cela peut signifier. De fait, vous allez devoir relier les preuves via le menu de la “carte mentale”. Une fois les bonnes connexions faites, vous pourrez avancer car votre objectif sera rempli, et ce jusqu’à la résolution de l’affaire. Et le système fonctionne bien malgré 2 foutues manies qui plombent l’intérêt.

Ainsi, vous ne ferez jamais fausse route. Jamais! Si relier 2 idées ne fonctionne pas, notre héros se contentera de grommeler. En poussant un peu plus, vous pouvez tenter plusieurs combinaisons au hasard avant de démêler le vrai du faux. Gênant.

De plus, certaines associations manquent un peu de logique alors que d’autres affirmations auraient eu un peu plus de sens. Évidemment, le ressenti reste personnel mais certains raisonnements résonnent curieusement, devant nos yeux ébahis. Par chance, ce n’est pas le cas la majeure partie du temps mais il convient de le signaler.

Poirot gorille

Rassurez-vous: cela ne fait pas de Hercule Poirot un soft cramé. C’est uniquement ce sentiment paradoxal de quelques absences de profondeur alors que la diversité est bien au rendez-vous. Fort heureusement, vous parviendrez très vite à vous organiser dans les menus, qui paraissent très austères de prime abord. On se perd très régulièrement au début avant de trouver ses marques et cerner les enjeux de la disposition.

Dans le même état d’esprit, les “battles” (sous forme d’interrogatoire généralement) sont quelque peu obscures. Il faudra tâtonner mais il serait vraiment ignoble de notre part de ne pas retenir l’essentiel: les tirades sont extrêmement bien appropriées et sont en accord avec la personnalité de votre interlocuteur. Nous comprenons vite comment prendre le dessus. Toutefois, il est une nouvelle fois dommage de constater que l’échec n’existe pas. Point de multiples croisements comme Detroit Become Human même si nous ne demandions pas tant de possibilités!

Reste ce sentiment de huis-clos haletant qui ne dépareille pas de ce que nous sommes en droit d’attendre lorsqu’on arbore cette licence. L’accent est mis sur le déroulement des événements, comme si nous suivions les péripéties avec cet œil de lecteur non-omniscient. Une chouette victoire sur cet aspect! Hercule Poirot: The First Cases, un livre dont vous êtes le héros? Pas loin effectivement…

Pour terminer, nous ne saurions que trop apprécier les différentes parties, de l’appel à la résolution. Afin de respecter l’essence du personnage, vous devrez non seulement trouver le coupable mais pas uniquement. Il s’agira de comprendre ses motivations et ses envies et en ce sens, l’objectif est atteint. 

Comme si la prétention n’était pas de mise afin de renforcer le matériau!

Hercule Poirot: The First Cases, un défi pensé pour tous? Nous pourrions y croire sauf qu’à vouloir contenter tout le monde grâce à son accessibilité, les géniteurs vont perdre quelques puristes en route, toujours plus avides de challenges nouveaux. Et bien plus encore!

Profondément respectueux de ses origines, cet épisode réussit quand même le tour de force d’être fidèle à l’image que nous pouvons nous faire de cet acteur incontournable du genre. Laissant une ouverture pour les nouveaux-venus, nul doute qu’il ravira les amateurs!

Si le gamer part avec tous ces éléments en tête, nul doute qu’il parviendra à entrer dans cet univers.

Difficile de fait de juger avec exactitude vos accointances avec le sujet tant cela dépend de vos attentes et de votre empirisme en général. Pour nous, il est clair que le contact fut plutôt positif. Bien sûr, la rejouabilité restera au point mort et il n’est pas acquis que nous tenterons à nouveau une expérience de cet acabit dans l’immédiat. Encore que… 

Quoi qu’il en soit, Hercule Poirot: The First Cases est loin d’être un des travaux (ahah) capitalisant sur son nom pour se vendre comme des petits pains. Vertueux, le studio ne peut que s’enorgueillir de cet état de fait. Certes il y a des concessions. Mais aucun compromis purement mercantile.

L’éthique est sauvée, comme le voudrait notre bon vieux gaillard.

Un énorme merci à Microids de nous avoir permis de tester le jeu pour en faire une critique.

Merci d’avoir pris le temps de lire notre critique du jeu Agatha Christie – Hercule Poirot: The First Cases. N’hésitez pas à nous donner vos avis sur ce jeu dans la section commentaire, ci-dessous!

No Bloody Knows
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Sorte de mixture issue des années 80 et 90, le No Bloody Knows, ou le NBK pour les plus pressés, se consomme en duo. Une facette double qui trouve son inspiration dans l'indie ou les productions à moindre budget. Un accent marqué du Nord de la France, une passion pour le Beat'em Up et une envie de découvrir ce que la passion a de plus beau : la créativité! Un plaisir de partager notre expérience car nous tous, nous sommes la Pop Culture.

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